BeReal, c’est la nouvelle application de photographies qui cartonne en ce moment. Créée par Alexis Barreyat, ancien élève de l’École 42 de Xavier Niel, elle propose une approche rafraîchissante des réseaux sociaux traditionnels.
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En effet, avec BeReal, exit les photos instagramables et la vie de rêve pour laisser place à l’authenticité. À l’inverse d’Instagram, c’est une application qui dévoile la réalité sous toutes ses formes, et nous pousse à être sincères dans nos moments les plus triviaux.
© BeReal/Konbini arts
Le concept est plutôt simple : chaque jour, à une heure aléatoire, une alerte est envoyée. On dispose alors de deux minutes pour prendre une photo de ce qui se trouve devant nous. Lorsque la photo est prise, la caméra frontale s’active également, et l’on se retrouve avec deux photos.
On peut toutefois choisir de reprendre les photos si ces dernières ne nous conviennent pas. Par ailleurs, si au moment de l’alerte, on ne possède pas son téléphone sous la main, on peut tout de même poster un “late be real”.
Une fois la photographie publiée, on peut accéder au contenu de ses abonnements et réagir en aimant ou en commentant avec des “RealMojis”. Ce qui est intéressant là-dedans, c’est de voir que chacun·e est acteur·rice du moment et doit véritablement jouer le jeu. Puisqu’en effet, pour accéder aux clichés de ses contacts, il faut, au préalable, en avoir publié un. Au bout de 24 heures, les publications disparaissent, et tout peut recommencer.
© BeReal/Konbini Arts
Un réseau social de l’ordinaire ?
Tout l’intérêt de l’application réside dans le fait de partager ses photos avec ses ami·e·s proches et de jouer le jeu du “naturel”. Cependant, on peut facilement retomber dans les travers d’Instagram et dans son rapport à la mise en scène.
En effet, selon certain·e·s utilisateur·rice·s, BeReal se dénature au moment où l’on a trop d’abonné·e·es avec lesquel·le·s on partage finalement peu de choses. Si de façon assez évidente, ce réseau social a des points forts, il reste assez fragile ; notamment dans son rapport au momentané et à l’éphémère, et donc au fait qu’il disparaîtra sans doute aussi vite qu’il est arrivé par lassitude.
L’application, dans ce qu’elle a de meilleur, nous incite véritablement à délaisser le superficiel pour se concentrer sur les choses de l’ordinaire. Elle nous invite à observer ce qui se passe sous nos yeux et ce qui construit notre quotidien – aussi futile soit-il.
En allant plus loin, ce réseau social nous pousse d’une certaine manière à revenir à l’essentiel, sur ce qui se passe vraiment, sur ce que Georges Perec questionnait déjà dans L’Infra-ordinaire (1973). Poser un regard nouveau sur le trivial, faire l’inventaire de ce que l’on voit, sans porter aucun jugement, c’est peut-être ça tout le “projet” de BeReal.
BeReal est disponible sur l’Apple Store et Google Play.