Pour montrer la surpopulation de certains quartiers parisiens l’été, Aliocha Boi est parti en immersion dans les quartiers touristiques pour les photographier.
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Durant l’été, Paris est totalement transformé : non seulement les Parisiens désertent la capitale pour partir en vacances, mais de nombreux touristes viennent quant à eux la visiter. Cet échange de flux humains bouleverse totalement la vie dans la capitale et l’atmosphère y est très différente du reste de l’année. Certains quartiers résidentiels sont vides, il n’y a pas un seul commerce ouvert, quand dans les zones touristiques – par exemple Montmartre, le Quartier latin ou encore les environs du Louvre –, les vacanciers se pressent en masse et il en devient presque difficile de circuler à pied dans les rues.
C’est ce qu’a souhaité immortaliser le photographe Aliocha Boi avec sa série Parisian Vacancies. Il a voulu photographier cette soudaine densité de population et montrer aux spectateurs l’étouffement qu’on peut ressentir à l’approche de certains quartiers touristiques. Sur son site Web, il raconte :
“Je traverse ces rues avec ceux qui y séjournent durant ce temps de vacances parisiennes. Je photographie non pas au niveau de l’œil, mais du corps-à-corps, à la volée. Je me situe au plus près des sujets que je photographie afin que le spectateur perçoive, lui aussi, un sentiment d’oppression et d’anxiété. Je saisis des scènes sur le vif et je suis attentif aux moindres détails, à l’aléatoire surgissant à chaque coin de rue, à la fluidité ou au contraire, à la densité.”
Donnant de sa personne, il s’est plongé durant deux étés parisiens au cœur des bains de foule, se rendant notamment au pied de la tour Eiffel, dans les ruelles de Montmartre, devant les vitrines des galeries Lafayette, sur les Champs-Élysées ou encore au musée du Louvre pour photographier les touristes. Des photos volées aux regards plus francs, sur lesquelles on découvre un pêle-mêle de personnages. Le photographe nous raconte :
“Je privilégie certains lieux que je répertorie et dans lesquels je déambule du matin au soir. Je croise les gens sur les trottoirs, aux feux de circulation, dans les files d’attente. Je me glisse dans un monde où je me sens parfois étrange, mais l’autre que je photographie me jette aussi un regard que je retiens. Il me voit, m’interroge, cherche une complicité ou est ailleurs, indifférent à ce qui l’entoure, avec ses souvenirs, ses contraintes, ses émotions, ses projets…”
Une manière différente de voir la capitale française, bien souvent magnifiée mais qui malgré la beauté de ses rues, révèle une réalité bien différente des cartes postale.
Vous pouvez retrouver le travail d’Aliocha Boi sur son site personnel et son compte Instagram.