Getty Images a menacé de poursuivre en justice l’éditeur de logiciel Stability AI, qui a utilisé ses clichés pour entraîner une intelligence artificielle génératrice d’images. Getty distribue des photos d’illustration et d’actualité, dont des images de l’AFP.
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“Stability AI a illégalement copié” sur Internet “et retraité des millions d’images protégées par un droit de reproduction”, a expliqué la banque d’images états-unienne dans une déclaration. Stability AI n’a pas cherché à obtenir une licence adaptée à l’entraînement d’intelligences artificielles auprès de Getty, alors que celle-ci existe, a regretté l’agence photo.
Stability AI est l’auteur de Stable Diffusion, une intelligence artificielle qui permet de générer des images dans un style ou une inspiration donnée à partir d’un simple texte. Elle s’inscrit dans la même famille d’intelligences artificielles que Dall-E 2 de la start-up OpenAI, star des réseaux sociaux pour sa capacité à générer à la demande une très grande variété d’images.
Stability AI, comme Dall-E 2, sont des intelligences artificielles dites “génératives”, qui produisent de nouvelles images grâce à celles qui leur ont été présentées par leur auteur·rice dans la phase d’entraînement. Getty Images a indiqué qu’elle avait déjà commencé les premières démarches judiciaires pour porter le litige devant la Haute Cour de Londres.
Stability AI fait déjà l’objet d’une action de groupe lancée aux États-Unis par trois artistes qui lui reprochent également une violation de leurs droits de reproduction. Les intelligences artificielles qui utilisent de grandes quantités de textes ou d’images en ligne pour se former posent un problème juridique inédit.
S’agit-il d’une utilisation légitime de contenus publiquement exposés, comme le défendent les développeur·se·s d’intelligences artificielles, ou bien d’une violation des droits de propriété intellectuelle des détenteur·rice·s de ces textes et images ?
Un porte-parole de Stability AI a déclaré que l’entreprise “prend ces questions au sérieux”, jugeant “inhabituel” d’être “informé de ce projet d’action en justice par la presse”. “Nous attendons toujours la réception de tout document. Si nous les recevons, nous commenterons de façon appropriée”, a-t-il ajouté.