Des expert·e·s du Rijksmuseum à Amsterdam ont entamé la restauration du plus célèbre tableau du maître néerlandais Rembrandt, La Ronde de nuit, qui fera disparaître notamment les ondulations apparues sur la toile depuis un changement de cadre dans les années 1970.
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“Au cours des deux dernières années, nous avons fait des recherches sur La Ronde de nuit, cartographiant chaque fibre, chaque pigment sur la peinture”, a expliqué Taco Dibbits, directeur du musée. “Et maintenant nous allons commencer la conservation, la restauration”, a-t-il annoncé à l’AFP.
Des conservateur·rice·s ont décroché la toile datant de 1642, mesurant 3,8 mètres de haut sur 4,5 mètres de large et pesant 337 kg pour la poser sur une table faite sur mesure et la retirer de son cadre d’origine. “Après un certain temps, nous verrons que la toile actuelle perdra ses déformations”, a expliqué à l’AFP Pieter Roelofs, responsable de la peinture et de la sculpture du musée.
Le cadre en bois sera remplacé par un cadre en aluminium pouvant “maintenir continuellement un peu de pression sur la peinture afin qu’elle ne puisse pas se gonfler”, a indiqué M. Dibbits. Les spécialistes évalueront ensuite si une restauration complète de l’œuvre est nécessaire.
Appelé “Opération Ronde de nuit”, le projet de restauration, qui coûte plusieurs millions d’euros, constitue le travail de recherche et de restauration le plus vaste et le plus complet du chef-d’œuvre. Une trentaine d’expert·e·s travaille depuis deux ans et demi, à la vue du public, sur la peinture, l’étudiant méticuleusement grâce à des techniques d’imagerie avancées.
Lors de la première phase du projet, les spécialistes ont notamment découvert un croquis sous les couches de peinture, révélant la genèse du chef-d’œuvre du maître néerlandais. M. Dibbits a affirmé que l’équipe était également parvenue à faire “la photographie la plus haute résolution jamais réalisée d’une œuvre d’art”. “Maintenant, le public peut vraiment zoomer sur l’image, plonger dans l’image et voir presque tous les pigments”, a-t-il salué.
Le Néerlandais Rembrandt van Rijn (1606-1669) avait reçu en 1642 une commande du capitaine de la milice bourgeoise d’Amsterdam Frans Banninck Cocq pour portraiturer les officiers et membres de sa milice. En près de quatre siècles, le tableau a connu bien des épreuves. Il a échappé aux nazis et en 1715, il avait carrément été rogné pour être installé à l’Hôtel de ville d’Amsterdam. La dernière restauration majeure remonte à 1975, après qu’un homme l’a tailladée à coups de couteau.
Konbini arts avec AFP.