Le meurtre violent de George Floyd, le 25 mai dernier, a ravivé les débats autour du racisme et des violences policières, aux États-Unis et dans de nombreux pays du monde. Depuis cette énième mort d’une personne noire perpétrée par un policier blanc, des millions de personnes font entendre leur voix pour affirmer que le racisme (et la lutte contre les inégalités raciales) est l’affaire de tou·te·s.
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En plus des manifestations physiques, des initiatives artistiques et des mouvements sur les réseaux, il est possible de faire des dons à des associations anti-racistes ou qui soutiennent des familles victimes de violences raciales. Pour participer à ces collectes, certain·e·s artistes proposent des ventes spéciales, dont l’argent collecté sera reversé à des associations.
© Ilyes Griyeb
Ilyes Griyeb raconte une jeunesse “sensible, poétique et inspirante”
Ce dimanche 7 juin, le photographe Ilyes Griyeb a lancé une vente de photos en ligne pour soutenir le collectif “La Vérité pour Adama”, en soutien à la famille Traoré. Connu pour son travail sur des jeunes au Maroc, il propose une série sur ce sujet qu’il connaît bien, la jeunesse, en l’honneur d’Adama, mort à 24 ans lors de son interpellation par des gendarmes, à Beaumont-sur-Oise :
“Je propose la vente de tirage d’une série de photos qui me tient particulièrement à cœur, pour ce qu’elle raconte de notre époque, des visages et des corps d’une jeunesse d’aujourd’hui qui, quand elle n’est pas tabassée, tuée ou pourchassée par la police, est sensible, poétique et inspirante”, écrit Ilyes Griyeb.
© Ilyes Griyeb
La vente a lieu jusqu’au 21 juin 2020 et présente des tirages inédits argentiques signés (30 sur 40 centimètres), réalisés à la main pour 120 euros pièce. Ses portraits sont, à l’image de son travail, lumineux, poignants et authentiques. Cette vente, à un prix exceptionnel, est une façon d’“inciter les gens (et en particulier les milieux de la photographie et de l’art) à soutenir la famille Traoré ainsi que le combat contre les violences policières”.
© Ilyes Griyeb
© Ilyes Griyeb
© Ilyes Griyeb
© Ilyes Griyeb
© Ilyes Griyeb
© Ilyes Griyeb
Les portraits de Gucc Imane pour que justice soit rendue
La photographe belge Gucc Imane met en vente des portraits imprimés de différents formats à petit prix. Cela va de 15 euros (pour des carrés de 20 centimètres) à 100 euros (pour des images d’1,80 mètre de haut). Une bonne façon de participer à la lutte contre les violences policières à son échelle, tout en devenant propriétaire d’une œuvre d’art.
Les photographies, en couleur ou en noir et blanc, sont vendues au profit de deux associations : Justice pour Mehdi (un jeune homme de 17 ans “renversé mortellement par une voiture de police belge en août dernier alors qu’il traversait un passage piéton”) et Justice pour Adil (un jeune homme de 19 ans, “mort en fuyant la police”). Les deux collectifs se battent pour que justice soit rendue aux deux jeunes Belges.
Outre-Manche, les photographes émergeants s’unissent
En Angleterre, un collectif d’artistes nommé The Earth Issue travaille “à l’intersection des beaux-arts et de l’écologie” afin d’accroître la sensibilisation de la population quant à “la beauté de la nature”. Ce mois-ci, le collectif a décidé de réveiller les consciences quant aux enjeux proprement humains et sociaux de la planète.
90 artistes et photographes du monde entier participent à une vente “en soutien au mouvement Black Lives Matter”. 100 % des bénéfices des ventes sont reversés à un fonds en l’honneur de George Floyd ainsi qu’au 4Front Project, une organisation britannique de jeunes luttant “pour la justice, la paix et la liberté”.
Les œuvres d’Harley Weir, Delaney Allen, Kamila K Stanley ou encore Chieska Fortune Smith sont mises en vente à 100 livres Sterling (environ 112 euros), livraison incluse. À date, plus de 100 000 livres Sterling ont été récoltées. Les œuvres ont été sélectionnées en lien avec la cause défendue : artistes et modèles noir·e·s sont mis·e·s à l’honneur. La liste d’œuvres à vendre est longue et diversifiée, vous y trouverez forcément un travail qui vous touche.
La galerie Deli laisse carte blanche à ses artistes
La galerie new-yorkaise Deli laisse carte blanche à ses artistes qui souhaitent faire don de leurs œuvres. Chaque artiste peut choisir à quelle association sera reversé l’argent récolté par leur vente.
On retrouve des œuvres signées Rebecca Watson Horn (qui a choisi une association luttant contre le racisme carcéral – on ne peut que vous conseiller, soit dit en passant, le documentaire The 13th d’Ava DuVernay sur le sujet, disponible sur Netflix) ; Brianna Rose Brooks (qui soutient un fonds pour les femmes noires transgenres sans-abri) ou encore Alina Perez (pour les femmes transgenres et personnes non-binaires noires dans les arts).
La galerie située à Brooklyn se réjouit de voir “les petits pas pris de façon collective”. “Continuez de manifester, de donner, d’être engagé·e et de vous battre”, martèle-t-elle.
La vente aux enchères sur Instagram de Brittany Tucker
Nul besoin de l’aide de sa galerie ou de proposer une large série de tirages : chacun·e peut agir à son échelle. La peintre Brittany Tucker met aux enchères sur son compte Instagram Looking. Le tableau poursuit la lignée de son travail qui questionne la représentation picturale des corps noirs et des corps blancs. Afin de renverser la tradition du ménestrel, elle se représente de façon réaliste tandis que l’homme blanc est caricaturé et simplifié.
Dans Looking, l’artiste observe par la fenêtre une version cartoonesque d’un homme blanc s’approchant d’elle, une batte à la main et un sourire aux lèvres. La mise à prix est de 100 dollars. La vente se termine ce jeudi 11 juin et la somme finale sera directement allouée à la célèbre et centenaire National Association for the Advancement of Colored People. La galerie Steve Turner Los Angeles, qui représente Brittany Tucker, ajoutera 1 000 dollars à cette somme.