En 2015, “chaotique” et “surpassement” étaient synonymes des Dunes électroniques. Jusqu’au bout du festival qui se tenait en plein désert tunisien on est allés.
Les Dunes électroniques, c’est ce petit festival lancé voilà un an au beau milieu du désert tunisien. À la surprise des organisateurs, l’événement avait attiré des milliers de personnes, Tunisiens comme Français, locaux comme jeunes venus de la capitale Tunis, de Sfax ou de Gabès.
La promesse tenait en quatre propositions : du sable dans le Sahara, une programmation électro qui voulait dépasser les frontières, l’emblématique lieu de tournage de Star Wars à Mos Espa et, enfin, le soleil. À la fin du mois de février 2014, l’actualité culturelle tunisienne se résumait ainsi à une petite scène diffusant du Para One comme du Ogra alors que le soleil illuminait le relief des dunes.
Le symbole était fort : une partie de la jeunesse tunisienne se retrouvait pour la première grande manifestation culturelle depuis le Printemps Arabe. Ce mouvement, qui s’était diffusé dans des pays comme la Libye ou l’Égypte, avait pour origine une petite ville de 40 000 habitants à moins de 200 kilomètres de Nefta et du festival. Son nom, Sidi Bouzid. Le 10 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, un commerçant ambulant et chômeur, s’immolait. La cause : les autorités locales avaient saisi ses produits.
En 2015, le temps tunisien a boudé la deuxième édition des Dunes électroniques. Résultat ? Un rendez-vous à l’apparence chaotique, ce qui n’a pas empêché des milliers de Tunisiens de venir braver des conditions météo souvent difficiles, entre le sable qui se transformait en boue et la pluie qui voulait toujours être de la fête.
De notre envol de l’aéroport d’Orly à la fin de la soirée le samedi 21 février, entre dunes imposantes, plus de 1000 policiers et militaires mobilisés (donnant lieu parfois à des abus de contrôle), des insultes à l’égard du leader du parti Ennahdha Rached Ghannouchi, de la deep house de Chicago, des centaines de cadavres de bouteilles de bières Celtia, le live de la jeune DJ tunisienne Deena Abdelwahed ou encore des chants de la révolution scandés au cours des performances, voilà ce que donnait le premier jour.
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