Alors que l’Europe refait son parc automobile, ses vieux véhicules polluants envahissent le marché africain.
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Le Monde s’est penché sur l’explosion inquiétante du marché des véhicules d’occasion européens en Afrique, un phénomène inquiétant sur lequel le Programme des Nations unies pour l’environnement prépare un rapport.
Avec le scandale du “Diesel Gate”, la lutte contre la pollution et des politiques (plutôt) en faveur des véhicules propres sur le vieux continent, que deviennent nos vieux véhicules diesel polluants ? Si nos vieilles voitures ont terminé leur vie ici, elles ne disparaissent pas par enchantement.
Elles se revendraient particulièrement en Afrique, souvent en toute illégalité, et au mépris de la santé des populations locales. Un phénomène qui risque de s’aggraver :
“Le marché africain va être inondé“, s’inquiète Maria Neira, directrice du département santé publique et environnement de l’ONU citée par le quotidien.
Des véhicules interdits en Europe
Un vide réglementaire, une industrie automobile inexistante en Afrique et un business fleurissant pour l’économie locale (représentant jusqu’à 10 % du PNB dans certains pays) relayent ainsi les problématiques de santé au second plan :
“Le Bénin est l’une des plaques tournantes du marché de l’occasion. Environ 25 000 véhicules arrivent quotidiennement au port de Cotonou en provenance d’Europe et des États-Unis ; 85 % terminent leur voyage au Nigeria, mais aussi au Tchad, au Niger, au Mali ou au Burkina Faso”, explique Le Monde.
Fausses plaques, faux papiers… Les voitures sont ensuite souvent revendues sur le marché de contrebande. Et sans même se cacher, des concessionnaires revendent pignon sur rue des voitures qui seraient interdites de circulation en France par exemple ou dont la dernière année de production remonte à il y a vingt ans.
Alors qu’au Kenya, le parc mondial aura doublé pour atteindre 2,5 milliards de véhicules en 2050, une étude publiée en octobre dernier estimait que la pollution de l’air aurait provoqué près de 58 000 morts dans le pays en 2015, soit environ 20 % de tous les décès.
Les politiques vertes ici n’ont donc pas forcément des conséquences roses là-bas.