Présenté au Festival international de la créativité à Cannes, le film Valen’s Reef nous plonge en réalité virtuelle dans les eaux cristallines de l’archipel indonésien des îles Raja Ampat, cœur mondial de la biodiversité corallienne.
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La réserve de Bird’s Head Seascape située à l’est de l’Indonésie abrite plus d’espèces de poissons que la grande barrière de corail australienne et plus de coraux différents que toute la mer des Caraïbes. Une zone de conservation exceptionnelle que l’ONG Conservation International, spécialisée dans la préservation de la biodiversité, a souhaité rendre accessible au public grâce à un court métrage à 360 degrés en réalité virtuelle.
Valen’s Reef retrace ainsi le parcours de Ronald Mambrasar, ancien pêcheur local reconverti en défenseur de l’environnement. Le film le suit dans son quotidien au cœur d’une biodiversité à couper le souffle. Cette histoire conte la transmission de ses valeurs à l’un de ses jeunes fils, notamment celle du respect de la nature et de l’environnement. Un combat qui sonne comme une évidence mais qui était pourtant loin d’être gagné d’avance.
Un paradis presque perdu
Si les fonds marins de Raja Ampat semblent naturellement peuplés d’une faune et d’une flore multicolores, cette image d’Épinal a pourtant bien failli disparaître. En effet, il y a une dizaine d’années, tous ces trésors étaient proches de l’extinction.
En cause : la pêche commerciale et illégale, le braconnage, ainsi que des pratiques décriées et extrêmement néfastes vis-à-vis des écosystèmes comme la pêche à l’explosif. Si bien que dès les années 1990, 90 % des espèces et de leurs habitats avaient disparu. Et auparavant, Ronald Mambrasar faisait partie des responsables de ce désastre, par ignorance :
“Lorsque les pêcheurs illégaux sont arrivés dans notre village, nous les avons d’abord accueillis. Ils nous avaient apporté des cadeaux. Après avoir lancé des explosifs et du poison [dans la mer], ils ramassaient les poissons à la pelle pour eux. Les poissons et les coraux ont alors commencé à disparaître”, explique-t-il en voix-off.
La résurrection de cet écosystème a été possible grâce à un programme de longue haleine mise en place par l’ONG Conservation International, qui a notamment beaucoup œuvré pour mobiliser et sensibiliser la population locale à agir pour la sauvegarde de son environnement. Ronald Mambrasar symbolise donc parfaitement ce changement des mentalités dans la région.
Et après des années de travail, le paradis perdu a pu renaître de ses cendres. Aujourd’hui, la zone compte 75 % des espèces de coraux de la planète, 40 espèces de requins et de raies, 1 765 espèces de poissons mais aussi 3 % des mangroves – dont la disparition à l’échelle mondiale est préoccupante. Ainsi, Valen’s Reef apporte la preuve qu’à condition de l’aider un peu, la nature nous réserve des miracles.