Un lycéen a reçu un coup de poing au visage, jeudi, de la part d’un CRS qui le maîtrisait avec trois de ses collègues. Une enquête a été ouverte par l’Inspection générale de la police nationale.
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Violence policière en marge d’une manifestation contre le projet de loi Travail. Un lycéen a été brutalement frappé par un CRS, jeudi 24 mars, dans le 19e arrondissement de Paris. Le jeune homme, qui aurait 15 ans et serait en classe de seconde, selon Libération, manifestait contre le projet de loi El Khomri, comme des milliers d’autres lycéens et étudiants le même jour. La vidéo de son agression par les forces de police a été postée dans la matinée et rapidement partagée sur les réseaux sociaux, notamment Twitter :
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La scène se passe à quelques centaines de mètres du lycée Henri-Bergson, devant un restaurant-boucherie, ce qui a permis d’identifier le lieu exact de cet événement. Sur ces images, on peut voir deux policiers tenir le manifestant, tandis qu’un troisième lui assène un coup au visage, alors que l’adolescent est silencieux et ne proteste pas.
La police ouvre une enquête
Dans une autre vidéo prise quelques minutes après, l’adolescent est au sol, maîtrisé par un CRS. On peut voir du sang sur le bitume.
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Retrouvé par Francetv Info sur Twitter, le jeune homme raconte avoir lancé “des œufs et de la farine” avant de s’être fait pourchasser par “les policiers”. Il poursuit : “Je me suis fait arrêter à quelques centaines de mètres de l’entrée, et un policier m’a attrapé, avant de me frapper avec son collègue.” À terre, il s’est ensuite fait passer les menottes avant d’entendre de la bouche des gardiens de la paix que “ce n’était pas fini” et qu’il “[verrait] au commissariat”. Finalement relâché, le lycéen se plaint auprès du site de douleurs au nez et craint qu’il soit cassé.
Contactés par Konbini, les employés du restaurant la Table d’Hugo Desnoyer, devant laquelle cette vidéo a été prise, confirment qu’un lycéen “a été arrêté devant les portes de leur établissement”, jeudi matin. La préfecture de police nous indique de son côté que “l’Inspection générale de la police nationale a été saisie” pour faire la lumière sur cette affaire.
Ce nouvel épisode de violence policière intervient quelques jours après la publication d’un rapport qui dénonce “le climat d’impunité” des forces de l’ordre face à ces cas de violation des droits de l’homme.
D’après Télérama, qui s’appuie dans son numéro du 23 mars sur ce rapport de l’ONG Action des chrétiens pour l’abolition de la peine de mort, il existe “un manque effarant de transparence” en la matière. L’hebdomadaire rappelle que 26 personnes sont mortes sous les coups de la police, entre 2005 et 2010, essentiellement “des jeunes issus de minorités visibles”.