En mai dernier, l’association de défense animale L214 a filmé en caméra cachée les coulisses d’un élevage intensif de poulets du groupe Doux en Vendée. Un cycle de vie moyen de 35 jours en croissance accélérée pour produire toujours plus de viande.
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Dans sa dernière enquête, L214 a filmé semaine après semaine un élevage intensif de poulets Doux, le premier producteur européen de volailles à l’export, notamment connu pour sa marque Père Dodu. Un élevage intensif, mais typique du mode de production dominant en France : élevés en seulement 32 jours (soit quatre fois plus rapidement qu’en 1950), les poulets sont entassés par dizaines de milliers, nourris à l’aide d’accélérateurs de croissance et d’OGM jusqu’à l’obésité, dans des hangars baignés de lumière artificielle. Loin d’être une exception, c’est le sort réservé à 75 % des 800 millions de poulets élevés et tués chaque année en France.
Sélection génétique, croissance accélérée et maladies
Une vidéo qui met en évidence les dérives d’un système productiviste morbide et malsain qui produit surtout de la souffrance, souffrance dont nous nous alimentons à travers ce type de “produits”. Les images de cet élevage du groupe Doux montrent comment l’industrie créée des animaux de toutes pièces pour être mangés, dans des conditions de productivité poussées à leur paroxysme. La lumière des hangars est allumée en permanence, pour que les oiseaux perdent la notion du jour et de la nuit et s’alimentent en continu avec du soja aux OGM. Leur nourriture est formulée pour qu’ils deviennent rapidement obèses, produisent donc plus de viande et soient plus rentables. Ainsi, ils atteignent les 1,4 kilo en à peine un mois.
Par conséquent, le développement de leurs os ne suit pas celui de leur masse musculaire : un tiers des oiseaux est ainsi boiteux, déplumé, quand d’autres souffrent de problèmes articulaires, cardiaques et respiratoires. Certains sont déformés, présentent une tête de poussin sur un corps de poulet, ou croulent sous leur propre poids, et ne pouvant atteindre les mangeoires, se traînent et se nourrissent des déjections de leurs congénères.
Au fur et à mesure de leur croissance, leur espace vital est de plus en plus confiné et sale : la litière n’est jamais changée et finit par former une croûte qui dégage de l’ammoniaque, leur provoquant brûlures et problèmes respiratoires. À la veille de l’abattage, les poulets affichent une obésité morbide. Après leur ramassage pour l’abattoir, le hangar est jonché de fientes, les cadavres sont dévorés par les vers, et le sol est noir de parasites.
Une vie misérable qui continue jusqu’à l’abattoir, où les poulets sont balancés dans des caisses, brutalement accrochés vivants à des crochets, puis tués au rythme de 240 poulets à la minute. Ainsi s’achève la vie d’un poulet made in France. Afin d’agir, L214 met en ligne une pétition à l’attention des ministres de l’Agriculture et de l’Alimentation, Stéphane Travert, et de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, pour mettre fin à ce type d’élevage à croissance rapide.