Le républicain doit assumer une discussion sordide au sujet des femmes dans une vidéo enregistrée à son insu, vieille de onze ans.
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Au cas où vous n’étiez pas au courant, Donald Trump n’a aucun respect pour les femmes. Et si ses propos en public le prouvaient déjà, une vidéo exhumée par le Washington Post le confirme.
Vendredi 7 octobre, le journal national américain a publié, sur son site, un enregistrement vidéo datant de 2005, dans lequel on entend le candidat républicain discuter avec Billy Bush, animateur télé et cousin de l’ex-président américain, George W. Bush. À bord d’un bus, tous deux se rendent sur le plateau pour tourner un épisode du soap-opera Days of Our Lives. Si les caméras se trouvent à l’extérieur du véhicule, le Washington Post précise que des micros sont installés à l’intérieur, et que tout a été enregistré.
Tandis que Trump et Bush font leur arrivée, on peut les entendre tenir des propos irrespectueux et vulgaires envers les femmes. Donald Trump joue les coqs de basse-cour et se vante, avec sa “classe” légendaire, de la façon dont il a essayé de “séduire” une connaissance :
“Elle était à Palm Beach et j’ai tenté le coup, je dois l’avouer. J’ai bien essayé de la baiser mais ça a été un échec, je l’avoue. J’ai essayé lourdement. Je l’ai emmenée faire les magasins. Elle voulait de nouveaux meubles alors je lui ai dit que je lui montrerai de jolis meubles. Je l’ai draguée comme l’aurait fait une pute, mais je n’ai pas pu, elle était mariée. Et il y a peu, je l’ai revue avec ses deux gros faux nichons. Elle a complètement changé de style !”
Le quotidien américain ne révèle pas l’identité de la femme dont il est question dans cette conversation peu raffinée, qui ne s’arrête pas là. Venu sur le tournage pour assurer un petit rôle dans une série, Donald Trump repère une des actrices, Arianne Zucker, juste avant de descendre du car. Il déclare alors, très fier de lui :
“Je ferais bien de prendre des Tic-tacs, juste au cas où je me mettrais à l’embrasser. Tu sais, je suis automatiquement attiré par les belles femmes… Je les embrasse tout de suite, comme un aimant. Je les embrasse, je n’attends même pas. Et quand tu es une star, elles te laissent faire. Tu peux les attraper par la chatte, tu fais tout ce que tu veux.”
Quelqu’un pourrait expliquer la notion du consentement à Donald Trump ?
Donald Trump dans de beaux draps
Cette vidéo surgit alors que l’opposant à Hillary Clinton tente de redorer son image par rapport aux femmes. Perçu comme un misogyne grossier, Donald Trump travaille, depuis des mois, à rallier une partie du corps électoral féminin à sa cause.
Dans le passé, l’homme d’affaires avait déjà été confronté à de nombreux scandales pour son comportement dégradant envers la gent féminine. Son ex-femme Ivana, dont il a divorcé en 1992, déclarait dans son livre qu’elle avait été victime de viol conjugal. Peu après, elle a déposé une plainte contre Trump, qu’elle finira par retirer.
Il y a quelques mois, le républicain a beaucoup fait parler de lui pour avoir insinué qu’une journaliste avait ses règles, ce qui devait expliquer l’agressivité de cette dernière, au cours d’une interview. Quand il participait encore à son émission The Apprentice, il avait assuré que toutes les participantes tentaient de le séduire, que ce soit conscient ou inconscient. Enfin, il faudrait “punir” les femmes qui ont recours à l’avortement, selon lui. Ce genre d’histoires, il y a en à la pelle.
Depuis la diffusion de cette vidéo, qui a fait l’effet d’une bombe dans le camp républicain, Donald Trump a voulu se rattraper avec des excuses publiques filmées et partagées sur son Facebook officiel (traduites par Huffington Post) : “Ceux qui me connaissent savent que ces paroles ne reflètent pas qui je suis,” déclare-t-il. “Je l’ai dit: j’avais tort et je m’excuse.” Pour se défendre, il affirme que Bill Clinton, mari de la candidate démocrate, “lui avait dit des choses bien pires sur le terrain de golf”.
Du coté démocrate, on se frotte les mains. Hillary Clinton s’est empressée de réagir sur Twitter :
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“C’est horrible. Nous ne pouvons pas permettre à cet homme de devenir président.”
Même Marco Rubio, l’ex-candidat républicain à la présidentielle 2016, a condamné les mots entendus dans la vidéo qui fait scandale :
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“Les commentaires de Donald étaient vulgaires, monstrueux, et impossible à justifier. Personne ne devrait jamais parler d’aucune femme en ces termes, même en privé.”
Le premier tour des élections présidentielles américaines a lieu dans exactement un mois, le 8 novembre prochain. Pas sûr que le candidat parvienne à convaincre de nouvelles potentielles électrices, d’ici-là.