Un jeune réalisateur français a réussi à illustrer, efficacement, l’insécurité que vivent des milliers de femmes confrontées au harcèlement de rue.
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C’est du déjà vu pour toutes les femmes qui sont déjà rentrées chez elles, seules, le soir. Pour les autres, l’expérience sera sûrement inédite. Car pour une fille, la rue n’est pas un endroit accueillant, et le court métrage Au bout de la rue parvient très justement à le montrer. Tourné en plan séquence, extrêmement immersif, il suit le trajet d’une jeune fille, entre 20 et 25 ans, qui, après avoir quitté ses amis, rejoint l’appartement de son copain, à quelques mètres de là. Durant trois minutes, il ne se passe presque rien car l’intérêt de ce mini-film ne réside pas dans le scénario, au contraire.
Le jeune réalisateur français, Maxime Gaudet, 28 ans, a voulu rentrer dans la tête d’une femme qui va d’un point A à un point B, à une heure tardive, rapporte Les Inrocks. Le résultat est glaçant de réalisme : stressée et apeurée, l’héroïne de la vidéo sait qu’elle n’est pas en territoire sûr, et que de nombreuses menaces pèsent sur elle. Cette angoisse résulte, en partie, du harcèlement de rue dont sont victimes beaucoup de femmes aujourd’hui.
En croisant un homme, accompagné de ses amis, les spectatrices sauront ce qui attend la jeune fille ; quant aux spectateurs, ils découvriront que se faire insulter gratuitement dans la rue est monnaie courante pour les femmes. Et, surtout, ils comprendront l’angoisse permanente dans laquelle elles sont plongées, le soir, dans les lieux publics.