La vidéo est chancelante, pas de très bonne qualité mais on distingue facilement ce qu’il se passe. On est dans un musée. On entend une voix, c’est celle d’un gardien : “Ne touchez pas !”. La caméra se dirige alors du côté d’un homme qui a dans les mains un vase imposant. Il la lâche, explose à ses pieds et fait comme si rien ne s’était passé.
Ce vase a une valeur de 1 million de dollars selon la police et proviendrait de la dynastie chinoise des Han (206-220 avant J.-C.)
Cette scène s’est déroulé au Pérez Art Museum de Miami et l’homme qui vient de briser un des 19 vases d’une installation de l’artiste chinois Ai WeiWei s’appelle Maximo Caminero. Cet artiste de 51 ans a avancé à l’AFP une explication à son acte :
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Je l’ai fait pour tous les artistes locaux qui n’ont jamais été exposés dans les musées locaux. Ils dépensent des millions pour des artistes internationaux. C’est encore et toujours la même politique. Je suis là depuis 30 ans et il en a toujours été ainsi.
C’était une protestation spontanée, j’étais au PAMM et j’ai vu la photo d’Ai Weiwei qui lâche un vase chinois ancien et le casse. J’ai pris ça comme un provocation de Weiwei à en faire de même.”
Quand on voit ses vases installés et la façon dont ils sont peints je n’aurais jamais cru qu’il s’agissait d’artefacts anciens. Je croyais que c’était des vases en argile communs, comme on en trouve chez Home Depot (équivalent de nos Brico Depôt).
Contacté par l’AFP, Ai WeiWei ne trouve pas cet acte “juste” :
Quand j’ai reçu la nouvelle de l’incident, je n’y ai pas prêté beaucoup attention, car mes travaux sont très souvent détruits ou endommagés durant les expositions […]. Mais j’ai ensuite appris qu’il s’agissait d’un artiste qui avait délibérément brisé mon vase… et les raisons qu’il nous donne (pour son geste) ne me semblent pas justes. C’est en tout cas mon sentiment.
Comme le précise le New York Times, des vases semblables peints par Ai WeiWei valaient en 2007, à l’unité, une valeur de 150 000 dollars. L’estimation de ce vase brisé par Maximo Caminero provient en réalité d’un policier après l’arrestation de l’artiste. Un chiffre flou au regard du fait qu’ils n’ont jamais été vendus ou estimés par le marché de l’art.