6 heures du matin, Drake est enfin seul dans sa suite. Il appelle la réception, c’est l’heure de son club sandwich.
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Si le roi canadien du rap peut casser la dalle après son after party, c’est que le club sandwich, classique des cartes de room service, est né en à la fin du XIXe siècle quelques années avant l’invention du wifi.
Il semblerait que ce soit en 1894, à la table de black jack du Saratoga Club House, que des gentlemens joueurs, affamés, inventent un sandwich à manger à une main. Dans sa philosophie, le club sandwich est donc l’ancêtre de la cuisine des gamers du monde entier ; pratique mais délicieux, capable de proposer un repas entier bien serré entre des tranches de pain de mie toastées.
Promis à un avenir radieux, la première recette imprimée de notre sandwich apparaît dans un ouvrage de 1903, et tous les ingrédients sont déjà là ; poulet, bacon, tomates, laitue et mayonnaise. Présent dans des nombreux livres de recettes depuis, il semblerait que le club sandwich ait traversé l’Atlantique pour l’Europe dans les années 20, dans les valises du jazz et des modes made in USA. Selon la légende, il serait même devenu le sandwich préféré du roi Edward VIII, lui offrant ses lettres de noblesses.
Selon Condé Nast traveller, le club sandwich est “L’aristocrate des sandwichs, la Rolls Royce du genre”.
Tout au long du XXe siècle, le Club sandwich s’impose progressivement sur les cartes des pubs et autres établissements bien tenus, gagnant même un étage pour devenir le club que l’on connaît. Aujourd’hui, ce Club Sandwich est toujours au menu, des brasseries aux tables les plus réputées, comme avec la version du chef étoilé Yannick Alléno au Meurice. Souvent présenté coupé en 4, il est presque systématiquement servi avec des frites.
Le groom frappe à la porte, fait rouler son petit chariot jusqu’au milieu de la chambre, Drake s’assoie au bord du lit et dévore son sandwich vêtu d’un peignoir en soie violette.