Des enfants syriens brandissent des pancartes Pokémon pour appeler à l’aide

Des enfants syriens brandissent des pancartes Pokémon pour appeler à l’aide

Pour interpeller l’opinion internationale, le groupe rebelle syrien RFS a posté sur Twitter des photos d’enfants brandissant des dessins de Pokémon et appelant à l’aide.

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“Sauvez-moi, je suis en Syrie” : sur le compte Twitter des Forces révolutionnaires syriennes (RFS), opposées à Bachar al-Assad, des photos d’enfants sont apparues. À chaque fois, la même mise en scène dérangeante : un enfant pose, l’air grave, au milieu de décombres et tient entre ses mains un dessin de Pokémon accompagné d’un message désespéré et du hashtag #PrayForSyria.

Sur ces photos, la légende précise une origine géographique, près des villes de Hama et Idleb, actuellement aux mains des rebelles.

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Cette campagne de sensibilisation provient du service de communication du groupe rebelle syrien autoproclamé RFS. Les premières images sont apparues le 21 juillet sur le compte Twitter et la page Facebook de RFS, qui n’a pour le moment pas expliqué l’initiative outre mesure. Dans le même temps, un compte Twitter baptisé “Les Enfants de Syrie” a repris les photos, avec la mention “jamais je n’aurais imaginé que nous aimerions devenir un jeu pour attirer l’attention du monde”, précise le site américain Vocativ.

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Ce n’est pas la première fois que Pokémon Go est utilisé pour attirer l’attention sur les 400 000 victimes du conflit en Syrie : la semaine dernière, l’artiste Saif Aldeen Tahhan a posté sur Facebook des montages photo transposant Pokémon Go sur le champ de bataille syrien, en remplaçant les Pokémon par du matériel de première nécessité (médicaments, livres, bouées de sauvetage pour les réfugiés).

Le 17 juillet, un graphiste nommé Mustafa Jano, qui se présente sur sa page Facebook comme un Syrien réfugié en Suède, a lui publié divers photomontages où le personnage de Pikachu se trouve en Syrie ou auprès de réfugiés.

Les montages de Mustafa Jano ont vite été repris sur les réseaux sociaux. Le 20 juillet, le compte Twitter de RFS a ainsi retweeté cette image d’un enfant syrien – dont la photo d’origine date de 2014. Autre exemple, le compte Facebook de l’ONG Syria Charity, suivi par plus de 500 000 personnes, s’en est également fait l’écho, jeudi 21 juillet.

Le timing de l’opération de sensibilisation de RFS peut cependant semer la confusion, alors qu’une vidéo publiée la veille montre des membres d’un autre groupe rebelle anti-Assad, dénommé Noureddine Al-Zinki, décapitant un enfant de 12 ans soupçonné d’appartenir à une milice pro-gouvernementale. L’initiative de RFS sert néanmoins à nous faire réfléchir sur le sort des 3,7 millions d’enfants nés en Syrie depuis le début du conflit en 2011, et à la relative indifférence de la communauté internationale face au massacre en cours.