“TWTR”, c’est le symbole qui représentera la valeur Twitter dès aujourd’hui, date de son entrée en bourse. Valorisé à 14 milliards de dollars, le site de microblogging a su prouver qu’il était digne de la confiance des investisseurs, optimistes quant à son assaut des marchés financiers. Mardi soir, Twitter annonçait en toute sobriété son introduction en bourse :
We just priced our IPO. pic.twitter.com/NWXaO4Myq0
— Twitter (@twitter) November 6, 2013
Ce qui est certain, c’est que Twitter ne devrait pas faire le même flop que l’introduction de son rival Facebook en bourse en mai 2012. Et cela pour plusieurs raisons. Le site à l’oiseau bleu s’est tout d’abord bien gardé de pavoiser avant son introduction en bourse et d’exciter ainsi les investisseurs. Contrairement au réseau social de Mark Zuckerberg qui a fait exactement l’inverse.
À voir aussi sur Konbini
Facebook s’est brûlé les ailes
Twitter pas encore rentable
D’autant qu’il ne s’agit pas d’exciter les marchés : l’entrée en bourse de Twitter reste risquée. Rappelons que le site a réalisé un chiffre d’affaires de 316 millions de dollars en 2012, pour une perte nette de 70 millions de dollars. Sur les neuf premiers mois de cette année 2013, son chiffre d’affaires a atteint 422 millions de dollars… pour une perte de 133 millions de dollars. En fait, Twitter n’est pas encore rentable. Mais entraîné par une croissance dynamique de 44% en un an, le réseau social devrait enfin gagner de l’argent en 2015… selon les déclarations de ses fondateurs
Mais comment Twitter compte-t-il séduire en bourse ? Pour faire décoller la confiance des investisseurs, le réseau rappelle son potentiel lucratif grâce aux tweets et hashtags sponsorisés, de plus en plus prisés par les marques. Et si Twitter compte bien séduire les marchés financiers, c’est parce que son modèle est d’emblée plus adapté aux pratiques mobiles d’aujourd’hui. Comme le précise Benjamin Ferran du Figaro, les smartphones et tablettes sont à l’origine de 76 % de ses visites mensuelles et de 70 % de ses revenus publicitaires, contre 49 % pour Facebook.
Un public plus jeune que Facebook
Aussi, comme l’explique le Nouvel Observateur, une étude étude publiée le 4 novembre dernier par le centre de recherche Pew démontre des différences de taille entre Facebook et Twitter : 8% des adultes américains recherchent des informations sur Twitter, contre 30% sur Facebook. Malgré cela, l’audience du site de microblogging est considérablement plus jeune, plus mobile et fait preuve d’un niveau d’éducation plus élevé. Selon la typologie de ses utilisateurs, Twitter manifeste ainsi les symptômes d’un placement plus fructueux que Facebook… à long terme.
Encore faut-il qu’il fasse ses preuves, comme l’admet la firme elle-même dans un document où elle s’adresse à ses actionnaires potentiels : “Nous pourrions ne pas être capables de devenir ou de rester rentable. Notre performance financière est, et restera déterminée de manière importante par notre capacité à augmenter le nombre d’utilisateurs et leur niveau d’engagement sur notre plateforme, de même que le nombre de publicités.” En clair pour l’utilisateur : attendez vous à plus de publicités sur le réseau.
Bulle financière de réseaux sociaux ?
Si son atterrissage sur la dangereuse piste des marchés financiers avait été semée d’embûches, aujourd’hui, l’action Facebook a repris du poil de la bête : lancée à 39$ en mai 2012, elle vaut désormais 49$. Même si elle est passée par des mois très difficiles. Mais Twitter et Facebook ne sont pas les seuls à la recherche d’un succès dans ce ce qu’on nomme déjà une bulle financière des réseaux sociaux.
Un an avant Facebook, le réseau LinkedIn avait été introduit en bourse, valorisé à 9 milliards de dollars. Pinterest prépare son entrée après avoir collecté 3,8 milliards de dollars de valorisation… alors que le site ne gagne encore pas d’argent. Le chinois Renren, lui, était le premier grand réseau social à rentrer en bourse, en mai 2011, et ce pour une opération de 743 millions de dollars. Ce site est le pendant chinois de Facebook, créé en 2005. Son nom signifie “tout le monde” et il a bel et bien été le premier réseau social coté au NYSE.