Une blogueuse féministe a compilé plusieurs coupures de presse pour souligner le traitement biaisé réservé par les médias aux violences faites aux femmes.
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Les mots des journalistes sont-ils toujours appropriés pour qualifier les violences faites aux femmes ? Non, trois fois non, répond Sophie Gourion. La blogueuse et journaliste Web juge même que les “formulations [visent] à susciter l’identification et la compassion envers le meurtrier”. Pour dénoncer leur traitement dans la presse et donner de l’écho à son combat, elle a créé le Tumblr “Les mots tuent”.
Sur cette plateforme, elle compile des titres de presse récoltés au hasard du web. Elle les accuse de minimiser la situation lorsqu’une femme est victime d’une agression. Ainsi, un harcèlement sexuel devient “un dérapage”, un meurtre un “drame familial” et un égorgeur qui aurait agi par passion “un amoureux”.
Sophie Gourion explique :
“Alors que le ‘crime passionnel’ ne figure pas dans le code pénal, de trop nombreux journaux utilisent encore cette expression pour édulcorer ou indirectement justifier le meurtre conjugal. Les ‘drames familiaux’, ‘les drames de la séparation’, les ‘pétages de plombs’ se retrouvent dans les colonnes des faits divers, entre deux chiens écrasés, comme s’il s’agissait d’événements isolés, liés au hasard et non systémiques.”
Si vous souhaitez contribuer à ce Tumblr, pour demander un traitement journalistique plus objectif, envoyez vos contributions à lesmotstuent@outlook.fr.