Avec Tinder Online, l’application passe sur ordinateur, perdant au passage la géolocalisation, le tactile et le mobile – et devenant (encore plus) chiante.
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Tinder s’apprête à réussir l’exploit de devenir une application encore plus naze qu’elle ne l’est déjà. Le cancer des relations intimes à l’heure du néolibéralisme, qui a offert à notre génération la possibilité d’envisager l’être humain comme un produit de consommation courante et l’affection comme une substance psychoactive à usage récréatif, s’apprête à tenter le passage du téléphone mobile à l’ordinateur de bureau, sans qu’on ne comprenne très bien qui sera attiré par l’idée de se balader à travers des profils d’hommes et de femmes en quête de relations éphémères sur un écran de 15 pouces visible par tout un chacun.
Néanmoins, selon The Verge, l’entreprise a lancé le 28 mars Tinder Online, une version de son service accessible directement via un navigateur Internet. Conçu, selon le site spécialisé, pour “des utilisateurs dans des marchés émergents ayant une capacité de stockage limitée sur leur téléphone”, la version ordinateur nécessitera toujours que vous vous connectiez à Facebook pour l’utiliser, et l’interface sera familière. Sauf que cette fois-ci, la géolocalisation ne sera pas obligatoire – vous devrez probablement indiquer où vous vous trouvez –, le swipe du bout de l’index sera remplacé par un drag and drop de souris et quelques modifications ont été faites par Tinder pour optimiser l’affichage sur écran, comme la possibilité de consulter le profil de votre match pendant que vous discutez avec.
En clair, une version de Tinder dépouillée de ses uniques avantages : la mobilité, l’intuitivité du swipe, et la géolocalisation. Sachant que l’application s’utilise principalement quand on n’a rien de mieux à foutre (dans le métro, dans une file d’attente, en patientant pour le bus, etc.), on voit mal qui prendra la peine de monopoliser son écran pour la seule utilisation de Tinder sans perdre immédiatement toute estime personnelle. Le 28 mars, le service a été lancé en Argentine, au Brésil, en Colombie, Indonésie, Italie, au Mexique, aux Philippines et en Suède. La France devrait suivre sous peu. Le romantisme meurt donc un peu plus en 2017.