Vendre de la drogue = financer le grand banditisme ?
Comme l’Inpes le rapporte, “le trafic de produits stupéfiants est puni d’une peine maximale de 10 ans d’emprisonnement et 7 500 000 euros d’amende”. Et ce trafic inclut la vente ou le cadeau de drogues à des amis, même en petite quantité : vendre ou offrir un stupéfiant à quelqu’un pour sa consommation personnelle peut être puni jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende. L’usage, quant à lui, quel que soit le stupéfiant, est un délit passible d’une peine maximale d’un an d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende.
Les condamnations prononcées pour infraction à la législation sur les stupéfiants (ILS) représentent une proportion conséquente des condamnations prononcées pour un délit : 8,6 %, soit près de 50 000 condamnations chaque année en France, toujours selon l’Inpes. 56 % de ces condamnations sont pour usage illicite, 21 % pour détention et acquisition, 14 % pour commerce-transport, etc. Les peines d’emprisonnement ferme ou avec sursis partiel ne sont pas rares non plus : elles concernent 12,6 % des condamnations pour usage illicite.
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Un citoyen intégré et actif
Il est important de préciser que je n’ai donc jamais entrepris mon activité avec une volonté d’enrichissement personnel et n’ai pas d’argent de côté. Je ne suis par ailleurs pas connu des services de police pour d’autres raisons que le trafic de cannabis, et j’ai toujours eu des projets ou une activité légale, tout en vendant des stupéfiants avec plus ou moins de régularité.
En effet, j’ai, à ce jour, développé une activité de création audiovisuelle en indépendant avec d’anciens camarades du lycée, puis travaillé dans une grande régie pub Web pendant quelques années. Après m’être essayé en indépendant au management d’artistes, j’étais, lors de mon arrestation, en discussion avec une société fournisseuse de solution de paiement dans l’événementiel et membre du “plan sans contact” du gouvernement.
Je n’ai donc jamais été, ni selon moi ni selon les gens qui m’entourent, un délinquant. Et je ne me suis jamais considéré comme un marginal, un ennemi de la société, et l’incarcération n’y changera rien.
Si je prends aujourd’hui la parole sur Konbini, ce n’est d’ailleurs pas pour remettre en question la sanction qui m’a été donnée, mais bien pour montrer à quel point la législation qui permet ces sanctions est destructrice par le flou qu’elle entretient.
Et si je me décide à prendre part à ce débat, c’est non seulement parce que j’en ai le droit, mais plus encore parce que je pense que c’est mon devoir de citoyen que de faire le choix d’une parole responsable plutôt que celui d’un silence coupable.
Retrouvez donc très vite la suite de mon témoignage, où je vous expliquerai pourquoi, à mon sens, la législation française sur les stupéfiants est un facteur majeur d’inégalités et de dangers.
Propos recueillis par Mélissa Perraudeau