“Je ne suis pas ronde, je suis grosse”
Notre société a un gros (pas de jeu de mots) problème avec le mot gros. Dans l’idéal, ça ne devrait être qu’un adjectif permettant de décrire, mais c’est devenu l’une des pires insultes que l’on puisse recevoir. Il existe une pression insurmontable pour que les individus aient une certaine apparence, comme si prendre un peu de poids, ou porter des fringues au-delà du XL était la fin du monde. C’est très difficile de s’accepter et de se connaître sans être atteint par ces pressions extérieures.
“On se laisse dicter notre façon d’être par tout le monde”, dit Campbell, évoquant la manière dont elle a essayé de changer parce qu’on ne cessait de lui dire de le faire:
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“On t’a dit que c’était ça que tu devais être, ou que c’était ça la personne que tu devais être. Tu ne sers à rien, tu es une exclue, tu es bizarre, tu es différente.”
Mais pour Olivia Campbell, être grosse n’est pas une mauvaise chose. Après des années passées à s’être fait traiter de grosse, elle a appris à revendiquer ce mot — et, avec, son corps et sa sexualité. Dans la vidéo, Campbell se confie sur la manière dont, en tant que grosse, elle était traitée comme un sous-être : non seulement elle était persécutée à l’école, mais elle a été harcelée sexuellement. La taille de son corps faisait que les autres le voyaient comme un terrain de jeu ouvert à leurs fantasmes et s’en emparer leur avait l’air faisable.
“Comment oses-tu être grosse et heureuse, comment oses-tu être grosse et avoir une vie sexuelle, comment oses-tu être grosse et te faire plus draguer que moi ?”
“La dépression c’est un peu comme si tu marchais sur l’eau ou sur les sables mouvants : toute ton énergie physique et mentale cherche à rester à la surface, mais tu retombes très rapidement dans un trou.”
Les paroles inspirantes d’Olivia Campbell incarnent le combat que les grosses doivent livrer chaque jour, rien que pour être vues comme des personnes normales — ce qui en dit long non seulement sur la force de cette femme, mais surtout sur le monde dans lequel nous vivons, un monde dans lequel un chiffre sur une balance donne une carte illimitée pour les insultes.
Regardez l’épisode avec Olivia Campbell en dessous :
Traduit de l’anglais par Dario