SZA, étoile montante du R’n’B, sort son premier album

SZA, étoile montante du R’n’B, sort son premier album

Recréer son univers musical

L’évasion par la musique, une nécessité évidente pour SZA. Enfant, elle n’avait le droit d’écouter que ce que ses parents, très conservateurs, voulaient bien lui autoriser. Des chanteurs et musiciens comme Miles Davis, John Coltrane, Louis Armstrong ou Ella Fitzgerald, dont la famille jouait les CDs en boucle.
Dans une interview accordée à Complex Magazine, SZA se souvient de son admiration pour sa demi-sœur qui, n’ayant pas la même mère, était autorisée à écouter le rap de Wu-Tang, ou celui de Lil Jon. Des artistes musicalement situés à des années lumières du jazz imposé par ses parents. “Une fois, j’ai acheté un CD de Lil Jon que ma sœur écoutait. […] Bien évidemment, mon père a trouvé le CD, l’a jeté et m’a punie“, confie la chanteuse.
Désormais adulte, SZA se recrée un univers musical bien à elle, qu’elle construit avec de nouvelles influences, et son imagination :

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Quand tes parents réglementent absolument tout ce que tu écoutes, ça te force à devenir créatif. Ça a déclenché mon goût pour l’écriture et stimulé mon imagination hyperactive. J’ai passé beaucoup de temps seule, isolée de la culture “normale”. Alors j’ai créé la mienne.

La caution féminine de Top Dawg Entertainment

Bridée durant toute son enfance, SZA est comme une bombe à retardement qui vient tout juste d’exploser. Avec Z, elle arbore fièrement les couleurs de son univers artistique au sein d’un des labels de hip-hop les plus fructueux du moment. En février dernier, Anthony “Top Dawg” Tiffith, le directeur général de Top Dawg Entertainement, tweetait d’ailleurs que la voix de SZA viendrait apaiser le label :


Car le label californien, fondé en 2004 par Anthony “Top Dawg” Tiffith et Terrence “Punch” Henderson, est un concentré de productions entièrement masculines. Et pas des moindres, puisqu’il regroupe en son sein Kendrick Lamar, ScHoolboy Q, Ab-Soul et Jay Rock (qui forment à eux quatre le collectif Black Hippy), ainsi qu’Isaiah Rashad.
Mais faire sa place au sein d’un club de garçons n’est pas une mince affaire. Lorsqu’elle passe les portes du label en 2011, SZA apparaît comme l’outsider. Dans une interview accordée à Billboard, elle raconte :

J’étais cette fille banale venue d’une petite ville, qui portait des Converse dégueulasses et n’était jamais coiffée. Je crois qu’il ne savait pas trop quoi faire de mon cas. Au début, ils me regardaient comme si j’étais un alien. Du style : “Ta musique est bizarre, t’es bizarre, mais on t’aime bien“.