Quiconque s’est un jour plongé dans un de leurs disques vous le dira : on ne ressort pas indemne de la musique hantée de Swans. 32 ans après leur formation au début des années 80, les transes soniques expérimentales signées par Michael Gira et sa bande ont repris de plus belle depuis que le groupe s’est offert une jeunesse grâce à une fructueuse reformation en 2010.
Après The Seer, double-album dense et tortueux sorti en 2012, la formation proche de Sonic Youth délivre un treizième disque aux inspirations plus… ensoleillées. Étonnant, non ? Si la patte Swans, croisement de drone, de rock et de musiques tribales reste tapie dans l’ombre, To Be Kind révèle un disque bien moins funeste que ses prédécesseurs – même si toujours aussi talentueux.
Qu’à cela ne tienne : l’écoute de l’album grâce à NPR, sur leur page Internet ou dans le player ci-dessous, vous prouvera la nécessité de vous plonger tout entier dans cet abysse de post-punk tissé par le sextet. Soit deux heures de lâcher-prise, deux heures de voyage intérieur (“Screenshot”), deux heures de transes (“Bring The Sun/Toussaint L’Ouverture”)… deux heures de pure jouissance auriculaire qui marqueront à coup sûr la carrière de Swans. C’est sûr, ils ont bien fait de revenir.
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Des invités de première classe
En invités spéciaux sur le double-album To Be Kind, on note la versatile chanteuse de St. Vincent Annie Clark, mais aussi le nominé aux Grammy John Congleton, Cold Specks, Little Annie ou encore Sean Kirkpatrick… parmi tant d’autres. Tous des musiciens étranges et trop à l’étroit dans une case musicale bien définie. Tout comme Swans, en somme.