Tour d’horizon des œuvres de street art les plus fortes de 2015

Tour d’horizon des œuvres de street art les plus fortes de 2015

Puisque la fin de l’année est imminente, il est grand temps de faire le bilan des meilleures œuvres de street art de 2015. Voici une liste non exhaustive des peintures murales qui nous ont marqués.

À voir aussi sur Konbini

Après le top des collaborations de hip-hop, des clichés de la nature sur Instagram et des films de l’année 2015, nous avons décidé de faire un tour d’horizon non exhaustif des œuvres de street art les plus époustouflantes de cette année. Peintes à différents endroits du monde, ces fresques sont, comme la plupart des œuvres de rue, percutantes. Elles nous font inévitablement, en nous décrochant parfois un sourire au passage, réfléchir sur le monde qui nous entoure.

Les visages flottants de Hula

Sean Yoro, plus connu sous le nom de Hula, arrive en tête de notre classement grâce à ces magnifiques œuvres peintes sur des blocs d’iceberg – oui, des icebergs. Cet artiste américain rejette en effet la tradition de la peinture murale sur béton, et il est constamment à la recherche de supports peu conventionnels pour réaliser ses portraits à la fois doux et obsédants. Sur son site, il expliquait :

Dans quelques semaines, ces peintures disparaîtront à jamais, mais j’espère que ceux qui les trouveront, sentiront que le temps presse, car elles représentent les millions de personnes qui ont besoin de notre aide, qui sont affectées par la hausse du niveau de la mer causée par le changement climatique.

Les bienfaits de l’immigration vus par Banksy

À quoi ressemblerait une compilation des meilleures œuvres de street art sans une peinture de Banksy ? Le très célèbre artiste a beaucoup fait parler de lui cet été avec son parc d’attraction apocalyptique, Dismaland, consacré en partie à la crise des migrants.

Pour terminer son année en beauté, Banksy a une fois de plus attiré l’attention sur le sort des migrants avec une peinture murale lourde de sens, réalisée sur un mur du camp de réfugiés de Calais. Baptisée “la jungle”, cette œuvre représente Steve Jobs – dont le père était un migrant syrien – portant un baluchon jeté sur l’épaule, tenant à bout de bras son fameux Macintosh. Le message de Banksy ? Souligner que les effets bénéfiques de l’immigration. Un représentant de Banksy expliquait :

Nous pensons souvent que l’immigration pompe les ressources du pays, mais Steve Jobs était le fils d’un migrant syrien. Apple est l’une des entreprises les plus rentables au monde, elle paye 7 milliards de dollars d’impôts par an… Et elle existe seulement parce qu’ils ont laissé un jeune homme originaire d’Homs entrer sur le territoire [américain].

L’église stylisée d’Okuda San Miguel

Okuda San Miguel a appliqué son style géométrique et kaléidoscopique à l’intérieur d’une église abandonnée reconvertie en skate park dans la commune de Llanera, dans les Asturies.

Le “Kaos Temple”, comme il est appelé, est le plus gros projet jamais réalisé par l’Espagnol. Le contraste entre les œuvres toujours très chatoyantes de l’artiste et l’architecture traditionnelle de l’église crée une vision magnifique. C’est aussi de loin le skate park le plus stylisé jamais réalisé.

La “marche immobile” de JR et Darren Aronofsky

Du 4 au 10 décembre dernier, des centaines d’hommes et de femmes s’affichaient, la nuit tombée, sur les murs du Panthéon, du Louvre ou encore du musée d’Orsay de Paris. Baptisé “The Standing March”, ce film en noir et blanc projeté sur quelques-uns des monuments parisiens les plus connus a été pensé par le photographe français JR et le réalisateur américain Darren Aronofsky. Son but ? Faire réagir les hauts dirigeants du monde, qui s’étaient réunis à Paris à l’occasion de la COP21.

Interrogé par Konbini, JR décryptait :

Le message est très simple, c’est pourquoi il n’y en a aucun d’inscrit sur les images. [Ce film] dit : “On vous observe.

Il y a bien sûr beaucoup de choses que nous pouvons changer à notre niveau, mais nous ne pouvons pas prendre part à ces réunions. Beaucoup de monde attendait cet évènement, on a donc essayé de retranscrire cela à travers un visuel qui montre tous ces gens scrutant cet évènement, pour bien insister sur le fait que le monde entier se sent impliqué par la question de notre avenir.

Les femmes géantes de Vinie

Vinie n’a cessé de célébrer les femmes et leurs formes en 2015 : elle a notamment réalisé cette fresque sur un mur à Eauze, dans les Midi-Pyrénées. L’artiste française a pour habitude de peindre des personnages à proximité de plantes grimpantes pour inclure la végétation dans ses oeuvres, en la transformant, par exemple, en cheveux pour ses filles aux grands yeux, qui semblent alors tout droit sorties de dessins animés.

Les visages de la pop culture par Invader

Début décembre, le street artist français, connu pour ses mosaïques murales et colorées, dévoilait au grand jour “l’invasion la plus aboutie de [ses] interventions à NYC”, comme il le déclarait lui-même. En effet, Invader n’a pas chômé : il a disséminé sur les murs de la Grosse Pomme quelques 42 pièces inédites.

Parmi elles, des Space Invaders bien sûr, pour lesquels il est réputé à travers le monde, mais aussi, fait plus rare, des personnalités de la pop culture ayant un lien très particulier avec New York, tels qu’Andy Warhhol, Spiderman, Lou Reed, ou encore Woody Allen, visible ci-dessous.

Les portraits réalistes de Jorit Agoch

Les portraits de Jorit Agoch sont tellement réalistes qu’il est difficile de croire qu’il ne s’agit pas de véritables photos. Il suffit de regarder cette peinture murale que l’artiste italien a réalisée dans le quartier de Brooklyn à New York l’été dernier pour s’en rendre compte.

Le “Fluctuat Nec Mergitur” de la Grim Team

Après les attentats de Paris, les œuvres de street art ont envahi les murs de la capitale, surtout dans les Xe et XIe arrondissements, les plus touchés par les attaques. Place de la République et le long du canal Saint-Martin, la Grim Team a tagué deux géants “Fluctuat Nec Mergitur”, la devise de la ville de la capitale. Paris tangue mais ne sombre pas.

Le gang des mamies graffeuses

Nous ne pouvions conclure ce top sans mentionner Lata 65, un véritable “gang” de mamies armées de bombes de peinture. Basé à Lisbonne, au Portugal, ce groupe a pour vocation d’apprendre aux seniors les bases du street-art, à grands coups de tags et de pochoirs créés sur-mesure.

Aidées de street-artists qui leur servent de guides, ces mamies redonnent des couleurs à certains quartiers délabrés de la capitale portugaise, et prouvent que le street-art n’est pas qu’une affaire de jeunesse.

Traduit de l’anglais par Hélaine Lefrançois, avec la participation de Naomi Clément