Stop Motion made in Konbini, une rétrospective

Stop Motion made in Konbini, une rétrospective

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Par Konbini

Publié le , modifié le

En ce moment et jusqu’au 10 août, la Gaîté Lyrique vous dévoile les ficelles du monde animé. L’exposition Motion Factory expose les travaux de quinze réalisateurs venus des quatre coins du monde qui travaillent l’animation en stop motion. Mais pas seulement ! Le point commun à ces derniers est une envie de mettre la main à la pâte, d’utiliser de vrais matériaux ou objets, comme un big up au do it yourself à l’ère du tout digital.
Motion Factory est pile dans les cordes de Konbini, car à l’époque où le site web était seulement une web tv – il faut donc remonter à 2008 – l’animation en stop motion était une des spécialités de la maison. Arthur King et Marius, le directeur artistique et le graphiste vétéran de Konbini (par ordre de citation) ont répondu à quelques questions sur cet art magique qu’est le stop motion. À chaque – ancien – programme son générique. Interview croisée en guise de rétrospective des animations home made in Konbini.

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Variantes du logo Konbini en stop motion réalisées pour Motion Factory

Une grande partie des génériques des programmes de Konbini à l’époque web tv sont faits en stop motion, pourquoi ?
Arthur King : Avec le stop motion c’est plus facile de se démarquer, c’est plus fun et différent. On voulait s’éloigner des habillages classiques des émissions télé, alors au lieu de faire de la post production on a fait plein de petits génériques tous différents.
Marius : C’était au début des web TV, un domaine où tu peux te permettre d’avoir une charte moins imposante car il y a une liberté plus grande.
A K : On est allé à l’encontre des brandings corporate à la Canal Plus où tout est écrit dans la même typographie, où tout est très propre. Là le défi était d’être plus créatifs, plus libres. On voulait faire un truc à la MTV des années 90, quelque chose de cool à regarder, plus communicatif que les génériques des émissions classiques.

Celui là on l’a shooté sans pied girafe, du coup on a fixé un pied d’appareil photo scotché à une table

M : Le Konbini de l’époque avait un habillage branché hi-tech donc on a aussi préféré faire du stop motion pour donner un coté plus humain et contrebalancer avec ce style technologie. Des petits objets qui bougent, de la pâte à modeler qui se déforme c’est plus amusant pour les gens qui ne sont pas dans le milieu du graphisme ou de l’animation.
A K : C’était aussi cool de ne pas être sur l’ordinateur, c’est plus agréable de prendre une journée de tournage où on dispose des petits bouts de papier au lieu de regarder un écran. Quand tu es directeur artistique ou graphiste c’est génial de pouvoir prendre cette liberté. L’outil est plus manuel donc le rendu plus universel comparé à un truc hyper beau et graphique fait sur After Effect. Si je montre le générique de Ugly Mini à ma grand mère elle va comprendre de quoi il s’agit, alors qu’un truc très stylé animé avec de l’Helvetica ça peut être super pour du branding mais c’est plus pointu, moins communicatif.

On avait des grosses lettres à transporter, qui tombaient avec le vent etc. mais je préfère ce genre de problèmes matériels plutôt qu’un ordinateur qui plante.

Qu’est-ce qui est le plus difficile dans le stop motion ? 
A K : Le truc le plus chiant c’est Marius qui tape dans le pied de l’appareil à chaque fois haha !
M : J’ai une manie, à chaque shooting je bouge soit un flash soit le pied de l’appareil de quelques centimètres.
A K : Non plus sérieusement, y’a rien de chiant à part que sur le moment c’est très long et qu’il fait chaud avec les lumières etc.
M : Un truc relou et marrant à la fois, c’est qu’il y a tout le temps des imprévus de logistique qui sont hyper matériels, comme du chocolat qui fond ou un bout de lettre manquant qu’on cherche pendant des heures.

Vous avez une matière ou une technique favorite ? 
A K : On n’a pas vraiment de préférences, l’avantage dans ces génériques c’est qu’ils sont tous différents, on voulait changer à chaque fois de délire et de matériaux. Une fois on va faire de la photo, après on va faire du papier, une autre fois de la pâte à modeler. C’est l’expérience qui est cool donc on évitait de répéter la même chose.
Vous avez une astuce ou un conseil à donner à quelqu’un qui voudrait se lancer dans le stop motion ?
M : Ne surtout pas faire bouger le pied de l’appareil.
A K : Je conseille d’aller tout droit sans réfléchir et de continuer malgré les erreurs qu’il peut y avoir. Nous à chaque fois qu’il y a une petite erreur on se dit que ça fait partie du charme du stop motion, n’importe quelle faute peut se justifier comme ça, c’est l’avantage de la pratique.
M : Il faut quand même tout tester avant de s’y mettre et une fois que tu es sûr tu fonces sans t’arrêter.

En plus

Greetings from Hossegor

A K : Ici on a voulu reproduire un habillage à la manière des chaînes d’info qui est fait généralement fait entièrement à l’ordinateur. Le défi était de reproduire cette DA mais en version papier pour prendre le contrepied de la manière classique.
J’y Étais

M : C’est le tout premier générique qu’on a fait, à base de grosses journées de repérage dans le froid, c’était l’hiver et on a tout shooté en une journée.
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