Aujourd’hui, le succès à la fois critique, financier et populaire de Star Wars n’est plus à démontrer. Aligner ces deux mots, c’est évoquer une saga d’un cinéaste, George Lucas, sertie d’un univers indémodable, en prise avec une culture dite “geek”, des milliers de détournements et, désormais, le géant du divertissement Disney dans les parages, prêt à mettre l’argent qu’il faudra pour réaliser une suite – que les fans espèrent réussie.
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Star Wars : un tournage catastrophique
Un pari osé entre Spielberg et Lucas
C’est là que ça devient intéressant. Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision américaine Turner Classics Movies, qui recoupe les informations du livre Le Nouvel Hollywood de Peter Biskind, Steven Spielberg aborde la venue de George Lucas sur son tournage. Le cinéaste de Star Wars passe quelques jours entre les prises, un peu déprimé, pensant que son projet aboutira sur un film pour enfants, loin de la vision initiale qu’il en avait.
Il affirme alors à Spielberg :
Ton film va avoir tellement plus de succès que Star Wars ! Ça va être le plus gros succès de tous les temps. Ce tournage est incroyable. Je n’arrive pas à en croire mes yeux.
Cette vision n’est pas si étonnante. En 1975, Steven Spielberg crée un nouveau “genre”, le blockbuster. Avec Les Dents de la mer, grosse production hollywoodienne qui sort pendant l’été, il se fait connaître et met son film à la première place du box-office mondial.
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George Lucas lui propose alors un pari, convaincu du succès futur de Rencontres du troisième type :
On va faire un échange de points. Tu veux faire un deal ? Je te donne 2,5% de mes bénéfices de Star Wars si tu me donnes 2,5% de ceux de Rencontres.
À sa sortie dans les salles, Rencontre du troisième type rencontre un beau succès. En France, il termine à la cinquième place du box-office de l’année 78 avec plus de trois millions d’entrées et récolte plus de 303 millions de dollars de recettes dans le monde. George Lucas avait visé juste. Sans le vouloir, Steven Spielberg encore plus.
40 millions de dollars dans les poches de Spielberg
Avec un budget de 11 millions de dollars, Star Wars : Un nouvel espoir ramasse 460 millions de dollars, rien que pour le marché américain. Et si l’on ajuste aujourd’hui ses recettes avec l’inflation, le film prendrait la place du troisième plus gros succès de tous les temps, avec 2,7 milliards de dollars de recettes, devant Titanic ou La mélodie du bonheur et à quelques milliers de dollars près d’Avatar.
Résultat : Steven Spielberg aurait reçu, grâce à cet échange de points, la somme de 40 millions de dollars, sur le seul premier film de la saga. D’ailleurs, il continue encore à percevoir de l’argent suite à ce “pari”. De 1978 à 2014, la franchise Star Wars a rapporté près de 30 milliards de dollars de recettes, merchandising compris. Avec Disney, ça ne devrait pas s’arrêter là.