SoundCloud sauve sa peau et change de boss

SoundCloud sauve sa peau et change de boss

Au bord de la faillite, SoundCloud a réussi à trouver de nouveaux investisseurs.

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Vendredi 11 août, au cours d’une réunion de crise, les actionnaires de SoundCloud (comprenant Union Square Ventures, Doughty Hanson et Atlantic Technology) ont évité la faillite en acceptant de perdre 40 % de la valeur de leurs actions. D’après Le Monde, Alex Ljung, le PDG historique de l’entreprise est sur le départ (même s’il reste président du conseil d’administration), cédant la place à Kerry Trainor (dirigeant de Vimeo entre 2012 et 2016). La start-up berlinoise a réussi à lever 170 millions de dollars auprès d’investisseurs privés, qui détiennent désormais plus de 50 % des parts. Ces nouveaux actionnaires, l’américain The Raine Group (participations dans Vice Media et le Lollapalooza) et Temasek, groupe singapourien d’investisseurs (actionnaires de Dell Technologies et d’Airbnb), injectent ainsi 169,5 millions de dollars (143 millions d’euros) pour que SoundCloud puisse se renouveler.

Dans un marché bouché par Apple Music et Spotify, SoundCloud n’a jamais réussi à monétiser ses services. Pourtant, d’après Les Échos, la structure avait introduit dès 2014 de la publicité avant les morceaux et proposé en 2016 deux offres payantes de streaming sous le nom de SoundCloud Go, mais celles-ci n’ont jamais vraiment connu le succès. En cause ? Le manque d’abonnés, seuls aptes à contribuer à la croissance du chiffre d’affaires.

Des difficultés qui ne datent pas d’hier

Fondée en 2007 à Stockholm, cette plateforme de partage de musique s’est fait connaître par son fonctionnement atypique d’alimentation par sa communauté de fans. Avec près de 160 millions de titres (des remix aux live, des musiques autoproduites aux catalogues des majors), SoundCloud aura compté jusqu’à 175 millions d’utilisateurs. Des chiffres qui n’ont jamais assuré la pérennité de l’entreprise.

En 2014, SoundCloud accusait 44 millions de dollars de pertes, puis 53 millions de dollars en 2015. En mars dernier, l’entreprise levait déjà 70 millions de dollars, ce qui n’avait pas empêché Alex Ljung d’expliquer ne pouvoir poursuivre les activités que “jusqu’au quatrième trimestre”. Le 6 juillet dernier, SoundCloud licenciait 40 % de ses effectifs (173 employés) et fermait ses bureaux de Londres et de San Francisco pour se recentrer sur son antenne américaine (New York) et son siège social berlinois. Cet exemple montre bien le paradoxe des entreprises de streaming qui, si elles sauvent l’industrie musicale, restent déficitaires car assujetties aux majors à qui elles reversent près des trois quarts de leur chiffre d’affaires.