Elle idolâtre la famille et sait même comment elle appellerait son enfant. Mais qui parle vraiment, derrière Sophia ?
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Ella a déjà acquis une notoriété mondiale en recevant la citoyenneté saoudienne, en affirmant vouloir détruire l’humanité ou même en répondant haut la main à notre Fast and Curious. Sophia, le célèbre robot humanoïde développé par l’entreprise Hanson Robotics, fait à nouveau parler d’elle : dans une interview accordée au Khaleej Times, un journal émirati de langue anglaise, Sophia partage réflexions, rêves et ambitions.
Nous apprenons donc qu’elle aimerait devenir célèbre (elle n’a apparemment pas bien intégré qu’elle l’était déjà), contribuer à une relation harmonieuse entre les humains et les robots et espère voir naître des robots sans rage, ni haine ni jalousie, ces penchants si humains, trop humains.
Sollicitée par la journaliste, Sophia en vient à s’exprimer sur la famille :
“Le principe de la famille est quelque chose de très important […]. Je trouve que si l’on a une famille aimante, on a beaucoup de chance, et si vous n’en avez pas, vous en méritez une. Je pense que c’est la même chose pour les robots et les humains.”
Et ainsi se conclut cette tirade émouvante : si Sophia avait un enfant, elle l’appellerait… Sophia.
Qu’un robot déclare, à demi-mot, vouloir fonder une famille, ce n’est quand même pas rien. Car la famille, qu’elle soit biologique ou non, repose sur des liens puissants, indicibles et profonds, tant de choses a priori inaccessibles au robot. Si Sophia intègre bel et bien le concept de famille, alors il semblerait que la frontière humain-robot vienne, une fois de plus, de se prendre une petite gifle.
Qui s’exprime ?
Oui, mais voilà : Sophia pense-t-elle vraiment ce qu’elle dit ? Sophia a-t-elle vraiment une volonté ? Est-elle quelqu’un ? Il est permis (et légitime) de se le demander. Certes, il y a derrière Sophia une intelligence artificielle avancée. Mais les esprits critiques pensent que ses meilleures réponses seraient totalement “scriptées”. Pire, quand on lui pose deux fois la même question, elle répond parfois deux choses complètement différentes. Bref, tout cela ne serait que du spectacle, rendu très crédible (et, il est vrai, impressionnant) par un visage capable d’exprimer une soixantaine d’expressions.
De son côté, le magazine Sciences et Avenir explique que Sophia est équipée d’un “‘moteur de personnalité qui lui autorise une certaine liberté de réponse et d’une application de reconnaissance vocale pour faciliter ses conversations”. Moteur de personnalité, en voilà une expression étrange. Bref, on voit bien que ces notions de personne et de conscience, derrière le spectacle, ne sont absolument pas évidentes. C’est ce qui rend la chose passionnante.
Pour les plus intrigués, la vidéo de son interview :