Sur France Inter, Jean-Marc Ayrault a dû faire face à l’humour grinçant d’une Sophia Aram inspirée par la remise discrète de la légion d’honneur au ministre de l’Intérieur saoudien.
À voir aussi sur Konbini
Invité ce matin sur France Inter, Jean-Marc Ayrault a dû s’expliquer sur cette légion d’honneur remise discrètement par François Hollande au prince héritier et ministre de l’Intérieur d’Arabie saoudite, Mohammed ben Nayef.
Le nouveau ministre des Affaires étrangères et du Développement international (depuis le 11 février 2016) s’est, au cours de la matinale, retrouvé face à l’intenable Sophia Aram.
“Je ne savais pas que vous étiez un petit cachotier !”
Dubitatif dans le regard dès les premiers mots de l’humoriste vêtue d’une burqa, l’ancien Premier ministre (entre 2012 et 2014) est resté de marbre. Sophia Aram enchaîne, relevant “une idée aussi sotte que grenue… Pour marquer le début des soldes“. La comédienne reproche d’abord la discrétion de l’évènement, la justifiant par le statut d’un pays où les décapitations sont fréquentes. Elle rebondit alors sur des chiffres :
“Rien que le 2 janvier cette année, on en a eu 47 en une seule journée, d’un coup, comme ça. Et vendredi dernier, on a passé la barre des 70. […] S’il vous restait une petite guillotine ou deux, ça serait un beau cadeau à faire à notre ministre de l’Intérieur.”
“C’est toujours mieux de ne rien vendre, que de vendre son honneur”
Entre allusions aux droits de l’homme et aux droits des femmes, Sophia Aram désigne cette remise de légion d’honneur comme un simple argument commercial, face auquel des ventes de rafales entreraient dans une transaction masquée.
Jean-Marc Ayrault passe alors 216 secondes difficiles au cours desquelles l’animatrice radio le torture verbalement. Avant le coup de guillotine final, et l’évocation des cas de Raif Badawi, blogueur emprisonné en Arabie Saoudite et condamné à la flagellation pour “insulte à l’islam”, et Ali Al-Nimr, jeune activiste chiite condamné à la crucifixion, toujours dans le même pays.
“Plutôt que de la donner à n’importe qui, si vous alliez accrocher cette légion sur la poitrine de Raif Badawi ou sur celle d’Ali Al-Nimr, je ne sais pas si ça aiderait à vendre des rafales… mais c’est toujours mieux de ne rien vendre du tout, que de vendre son honneur.”