“Le sida qui rachète la syphilis” : la fusion Monsanto-Bayer vue par Pierre-Emmanuel Barré

“Le sida qui rachète la syphilis” : la fusion Monsanto-Bayer vue par Pierre-Emmanuel Barré

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Dans “La drôle d’humeur de Pierre-Emmanuel Barré”, sa chronique hebdomadaire diffusée sur France Inter, l’humoriste s’est payé le rachat du géant Monsanto par les laboratoires Bayer. Et ça fait du bien. 

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Le 14 septembre, le géant américain des pesticides et des semences Monsanto annonçait son rachat par la société pharmaceutique et chimique allemande Bayer, pour 59 milliards d’euros. Une fusion aux allures de noces du diable et dont les conséquences à long terme sur notre quotidien sont encore floues.

Mais pour l’humoriste Pierre-Emmanuel Barré, qui officie chaque mercredi dans l’émission de Nagui La Bande originale, cette fusion s’apparente à une “enculade” de plus. Une chronique au vitriol et pas vraiment en finesse (pour ne pas changer), qui met parfaitement en lumière les dangers d’un tel monopole et de l’ambition qu’il révèle : contrôler toute la chaîne agricole, depuis les semences jusqu’à l’assiette du consommateur.

“La chaîne du cancer maîtrisée du début à la fin”

“Les mecs sont au top, ils maîtrisent la chaîne du cancer du début à la fin. Ils te l’filent avec leur bouffe et ils le soignent avec leurs médocs.” Voilà, résumée en une phrase malheureusement pas si caricaturale, l’action imaginée du duo Bayer-Monsanto.

Si on ne présente plus Monsanto — pionnier des OGM, longtemps détenteur du brevet de l’herbicide controversé Roundup, de l’agent orange employé par l’armée américaine pendant la guerre du Vietnam ou encore des semences génétiquement modifiées — un petit résumé du CV de Bayer n’est pas de trop :

“Ils ont inventé l’héroïne, le gaz moutarde, le tabun — c’est un gaz neurotoxique qui provoque des diarrhées et des vertiges —, mais heureusement les symptômes s’effacent rapidement puisque après on meurt. Ils avaient un peu de temps libre, ils ont aussi inventé l’aspirine dis donc, pour rigoler.”

Leurs exploits oubliés méritent eux aussi une piqûre de rappel :

“Bayer, ils déconnent pas : le scandale de l’huile frelatée c’est eux, la pilule contraceptive qui agit directement en tuant la maman c’est eux, l’affaire du sang contaminé c’est eux, et pendant la guerre ils ont aussi acheté quelques déportés à Auschwitz pour faire des expérimentations sur cobayes humains.”

Ce qui permet à l’humoriste de conclure — comme à son habitude sur une métaphore anale —, que ce rachat de 59 milliards d’euros aurait pu permettre à Bayer de nous gratifier d’un bon litre de lubrifiant chacun au lieu de “nous la mettre à sec”. Un raccourci peut-être, mais qui passe bien, lui.