Réalisée par Nathan Curren et Pierre Denoyel, la série documentaire Biarritz Surf Gang, disponible gratuitement sur Studio+ jusqu’au 15 septembre, remonte le temps pour nous faire vivre les joies et les tourments d’une bande de Biarrots déjantés qui a contribué à faire des années 1980 une époque charnière du surf français.
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Nathan Curren et Pierre Denoyel ont deux passions : le cinéma, et le surf. Après des études à la School of Visual Arts de New York puis au Santa Barbara City College pour le premier, les deux comparses font ensemble leurs premiers pas de réalisateurs chez Quiksilver, Rip Curl et Nike. En 2014, ils font la découverte inattendue d’un trésor oublié : deux heures d’images d’archives en super 8 des surfeurs de “La Bande”, le crew de surfeurs iconique de la Grande Plage de Biarritz dans les années 1980. C’est décidé : l’histoire méconnue des six meilleurs surfeurs européens des eighties sera le sujet de leur première série documentaire.
Baptisée “Biarritz Surf Gang” et découpée en dix épisodes, cette série retrace avec humour les destins croisés de Michel, La Mouche, Éric, Kikette, Sammy et Nabo. Des destins faits de grandeur, mais aussi de décadence. Car s’ils étaient extrêmement talentueux sur l’eau, nos Biarrots étaient aussi totalement ingérables sur la terre ferme. Ils avaient fait de la Grande Plage leur terrain de jeu exclusif, un impénétrable royaume dont ils avaient eux-mêmes conçu les règles. “Il ne pouvait pas y avoir de rivalités avec d’autres groupes de surfeurs, car ils étaient les seuls à la Grande Plage”, relate le fondateur de Rip Curl, François Payot. Patrick Flores, entraîneur de l’équipe de France de surf, ajoute :
“Si le surf français en est là, c’est qu’un jour il y a eu cette bande de barges à la Grande Plage !”
Le surf, l’addiction salvatrice
Fêtards invétérés et fervents bagarreurs, les garçons de La Bande ont plus d’une fois été bannis des compétitions officielles de la Fédération française de surf – et parfois même menacé leur propre existence. En effet, si Biarritz est à juste titre considérée comme le berceau européen du surf, la ville, beaucoup moins touristique dans les années 1980 qu’aujourd’hui (notamment parce que “l’ETA faisait péter deux, trois bombes tous les quatre matins”), fut également une importante plaque tournante de la drogue – dans laquelle ont plongé deux de nos protagonistes.
“J’essayais de retrouver dans la dope les sensations que j’éprouvais avec le surf”, confie Nabo, dont le récit nous guide tout au long de la série documentaire. “Moi c’était Tony Montana, je sortais dans la rue avec le paquet [de cocaïne], la cuillère, et c’était parti, bonjour la fête !”, se souvient de son côté Kikette, qui a “failli crever plusieurs fois”. Mais cette descente aux enfers, que la bande raconte encore aujourd’hui avec beaucoup d’émotion, n’a malgré tout jamais réussi à évincer leur addiction première : le surf. “Heureusement que j’ai toujours eu ça, conclut Kikette. Je me suis toujours retourné vers le surf, même dans les moments où je pouvais à peine marcher.”
Grâce à de superbes images d’illustration et de nombreux témoignages, parmi lesquels ceux du triple champion du monde de surf Tom Curren et du grand Laird Hamilton, Biarritz Surf Gang parvient à nous faire revivre avec brio l’histoire passionnante de La Bande de la Grande Plage, qui a contribué à faire des années 1980 une époque charnière pour le surf français. Un document touchant et important, à découvrir dès le 30 juin sur Studio+.
Les dix épisodes de la série documentaire Biarritz Surf Gang sont disponibles gratuitement sur Studio+ jusqu’au 15 septembre 2017.
Article publié le 30 mai 2017, et mis à jour le 30 août 2017.