Top départ pour les JO. Top départ aussi pour les remarques racistes de France Télévisions.
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À peine deux jours après le début des Jeux olympiques, le Conseil représentatif des associations noires (Cran) a déjà saisi le CSA, outré par les propos de Daniel Bilalian et Alexandre Boyon lors de la cérémonie d’ouverture, diffusée sur France Télévisions. Le groupe a posté, le samedi 6 août, sur sa page Facebook un communiqué recensant tous les propos à connotations racistes qu’il avait pu entendre en quelques heures, un triste record.
“C’est un mélange d’ignorance, d’ethnocentrisme et de colonialisme tout à fait inacceptable”, a souligné Louis-Georges Tin, président du Cran. Selon les commentateurs de France Télévisions, “un petit peu avant que le Brésil soit découvert par les Portugais, il y a un Espagnol, Christophe Colomb, qui a découvert l’Amérique”. Le conseil rappelle tout de même que ces endroits étaient déjà peuplés “depuis des millénaires par quantité de peuples très nombreux”. Christophe Colomb qui était génois et non espagnol, qui plus est.
Ensuite, toujours selon les présentateurs, les Comores et l’Azerbaïdjan (plus précisément sa capitale Bakou) “essaient d’exister”, et les Incas seraient Brésiliens, alors qu’ils “n’ont jamais vécu au Brésil, mais bien plutôt dans la Cordillère des Andes”, précise le Cran.
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L’esclavage, “nécessaire” et les “petits pikachus”
Les présentateurs passent le level 2 avec un révisionnisme historique qui a particulièrement choqué le Cran, lorsqu’ils ont déclaré : “Ces images symbolisent le trafic d’esclaves qui a été nécessaire ici, considéré comme nécessaire pour le développement industriel et surtout agricole de l’époque. Et c’est un esclavage qui a duré très, très longtemps, pratiquement jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Très longtemps, le Brésil a utilisé les services de ses esclaves africains.”
L’association antiraciste précise que l’esclavage au Brésil a duré jusqu’au XIXème siècle et a été utilisé pour le développement agricole et non industriel. On note tout de même au passage que le présentateur a utilisé les mots “nécessaire” et “services” en parlant de l’esclavage.
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L’équipe féminine de gymnastique japonaise a elle aussi eu le droit à ces analogies racistes dont on se serait passé. Alors qu’une athlète court dans les bras de ses collègues après son passage, on entend : “On dirait un petit manga […] il y a tous les petits personnages qui sont contents” et “on se croirait dans les dessins animés, des petits Pikachu de partout”. À vrai dire, on ne sait même plus très bien s’il s’agit de sexisme ou de racisme. On a hâte d’entendre leur analyse sur la nouvelle équipe de réfugiés. Ou pas.
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