Encore à la traîne dans les sondages il y a quelques mois, Benoît Hamon semble aujourd’hui s’imposer comme le troisième homme de la primaire de la gauche. Retour sur le programme de ce candidat de l’aile gauche du PS.
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Alors que Manuel Valls et Arnaud Montebourg sont en tête des intentions de vote du premier tour de la primaire de la gauche, Benoît Hamon, ancien ministre de l’Éducation, semble susciter un intérêt croissant, à tel point que certains comparent sa percée à celle de François Fillon lors de la première de la droite. Son programme est pourtant bel et bien marqué à gauche, comme le montrent ses principaux points :
Création d’un revenu universel sans condition de ressources
C’est la mesure phare du programme de Benoît Hamon. Un revenu universel dit “d’existence” qui allouerait à toute personne de plus de 18 ans un salaire minimum de base, peu importe ses ressources. L’application de cette mesure se ferait en trois étapes : dans un premier temps, le revenu de solidarité active (RSA) serait augmenté de 10 % pour passer à 600 euros. Il serait toujours perçu par des personnes ayant de faibles ressources, mais aussi par tous les jeunes âgés de 18 à 25 ans. Aujourd’hui, le RSA n’est ouvert qu’aux plus de 25 ans, ayant peu de revenus, et aux 18-24 ans, sous certaines conditions seulement. En décidant d’attribuer le RSA automatiquement aux jeunes et aux plus démunis, Benoît Hamon souhaite que l’État ne fasse plus payer la solidarité aux plus pauvres. “Aujourd’hui, un tiers des bénéficiaires potentiels n’ont pas accès aux RSA”, a déclaré l’ancien ministre de l’Éducation nationale.
Dans un second temps, ce revenu pourrait être perçu par l’ensemble de la population, et son montant pourrait s’élever, à terme, entre 750 euros et 1 000 euros par mois. Pour financer ce projet dont le coût est estimé à environ 300 milliards d’euros par an, Benoît Hamon souhaite adopter une série de mesures qui permettraient à l’Etat de faire des économies. De son propre aveu, le projet est irréalisable du jour au lendemain, mais réaliste.
Trois référendums dès le début de son mandat
Si Benoît Hamon est élu président de la République, il le promet, il organisera, dès le début de son mandat, trois référendums, concernant :
- La création d’un “49.3 citoyen” : à défaut de supprimer complètement cette mesure d’exception (utilisée 86 fois sous la Ve République), qui permet au Conseil des ministres d’adopter seul une loi sans passer par le Parlement, Benoît Hamon propose de modifier son utilisation. Il souhaiterait soumettre aux Français l’idée d’un “49.3 citoyen”, qui donnerait aux citoyens la possibilité d’obliger le Parlement à soumettre à un référendum un texte déjà voté, voire de suspendre la promulgation d’une loi, dès lors qu’au moins un 1 % du corps électoral (environ 450 000 électeurs), aura signé une pétition allant dans ce sens.
- La reconnaissance du vote blanc : dès le second tour des élections législatives de 2017, Benoît Hamon souhaiterait mettre le vote blanc au centre du débat politique, en organisant un référendum sur le sujet. L’ancien ministre est en effet un fervent défenseur de ce qu’il considère être un geste civique, allant jusqu’à déclarer que si le vote blanc arrive en tête lors d’un scrutin, il faudra annuler la dite élection, et la reprogrammer.
- Le vote des étrangers aux élections locales : Benoît Hamon veut soumettre à un référendum l’idée de l’ouverture du droit de vote aux étrangers (non ressortissant de l’UE) résidant légalement en France lors des élections locales. Cette promesse, non tenue par François Hollande (alors qu’elle faisait partie de ses 60 engagements de campagne pour 2012), revient donc une nouvelle fois au cœur du débat à l’occasion de la primaire de la gauche. Pour Benoît Hamon, ce droit de vote permettrait aux étrangers de mieux s’intégrer dans la vie démocratique.
L’abrogation de la loi Travail
L’ancien frondeur du Parti socialiste voudrait, s’il est élu, supprimer immédiatement la loi du Travail (dite loi El Khomri). Très opposé à la réforme du Code du travail imposée à coups de 49.3 en août dernier par le gouvernement de Manuel Valls, Benoît Hamon ne cesse d’insister sur le fait que cette loi “est éloignée des réalités vécues par beaucoup de nos compatriotes”.
Un visa humanitaire temporaire pour les réfugiés
Le député des Yvelines voudrait accorder un visa humanitaire “aux personnes en situation de détresse humanitaire”. Selon son programme, ce visa serait “une voie d’accès légale et sécurisée au territoire français, pour un accueil et une protection temporaire” des réfugiés. Il souhaiterait également que les migrants possédant ce visa aient le droit de travailler quand ils sont en France.
La volonté d’une transition écologique
L’écologie est au cœur du programme du candidat socialiste. Les propositions de Benoît Hamon trouvent d’ailleurs un certain écho chez les écolos.
#QuestionsPol @BenoitHamon sur la transition énergétique pic.twitter.com/qAzvLPcLZh
Parmi ses propositions, on trouve la “sortie du diesel” à l’horizon de 2025, l’interdiction de l’utilisation des pesticides dangereux et des perturbateurs endocriniens, notamment présents dans les aliments et les produits d’entretien, le lancement d’un plan contre la maltraitance animale dans les abattoirs, ou encore un plan “Zéro déchet” pour lutter contre le gaspillage alimentaire.