Friande de collaborations, la marque de maroquinerie de luxe française Louis Vuitton s’est associée à la star de l’art contemporain Jeff Koons. Le résultat ? D’un mauvais goût et d’un opportunisme sans nom.
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Tout le monde le sait, l’association d’une marque au monde culturel fait autant vendre qu’elle apporte de la légitimité. Les marques ne manquent donc pas de s’allier aux artistes les plus en vue. Une collaboration bien sentie fidélise collaborateurs et consommateurs, fait rejaillir sur la maison une partie de la notoriété de l’artiste et permet ainsi de polir ou redorer son image. Bref, c’est tout bénefs, alors pourquoi s’en priver ?
À ce jeu, Louis Vuitton n’en est pas à son premier essai. Yayoi Kusama, Takashi Murikami, eL Seed, les frères Chapman, AIKO, Os Gêmeos ou RETNA… Les noms de plasticiens, de sculpteurs et de graffeurs s’accumulent dans le catalogue des collaborations artistiques de la marque de luxe, souvent au détriment du bon goût et des lois de l’esthétique.
Sa dernière idée de génie ? Appeler Jeff Koons, plasticien américain, (trop) connu pour ses célébres sculptures de ballons, et taper dans le mille avec cet énorme nom de l’art contemporain. Ensemble, ils réussissent à combiner les tableaux iconiques du Titien, de Van Gogh, Rubens, Fragonard ou De Vinci aux initiales LV dans une collection intitulée “Les Grand Maîtres”. Mais lorsque l’on essaye de faire de la mode un chef-d’œuvre (“Je pense que ces sacs sont des œuvres d’art”, a expliqué Jeff Koons), difficile d’arriver à ses fins. La preuve avec le résultat final qui rappelle le mauvais goût d’Ed Hardy et la vugarité d’un tote bag La Joconde acheté dans une boutique de souvenirs de Montmartre. Sans imagination, ni talent… Face à un tel sabotage, on en imagine certains se retourner dans leurs tombes.