En dépit des pressions du gouvernement pour faire appliquer la promesse de campagne de François Hollande, EDF refuse d’enclencher la procédure de fermeture de sa centrale nucléaire de Fessenheim située dans le Haut-Rhin, en service depuis 1978.
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Alors même que la France vient de signer en grande pompe le décret de ratification de l’Accord de Paris sur le climat, le groupe EDF vient gâcher la fête. Si le candidat François Hollande avait fait de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim sa promesse de campagne “phare” en matière d’écologie, il semble que l’État et le géant mondial de l’électricité peinent à s’entendre sur les conditions de cet arrêt.
La centrale qui valait 3 milliards ?
EDF, qui avait d’abord accepté de fermer Fessenheim, semble donc faire marche arrière. En cause : une affaire de sous, et pas des moindres. Si les dirigeants d’EDF tablaient sur une indemnisation de l’État à hauteur de 2,5 milliards à 3 milliards d’euros, la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, leur aurait proposé une enveloppe bien en deçà, oscillant entre 80 et 100 millions d’euros.
S’il s’agit d’un prix de départ destiné à être négocié par les parties, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, en serait néanmoins resté coi. Et pour cause, selon Le Monde, le montant proposé par l’État serait de 20 à 50 fois inférieur aux précédents chiffrages : un rapport de l’Assemblée nationale de 2014 évoquait une somme allant jusqu’à 4 milliards d’euros. Ainsi, chacun défend son bout de gras, criant à une indemnité ridicule d’un côté, ou à un manque à gagner minime de l’autre.
Un bras de fer semble donc enclenché, avec sur la balance, la menace de retarder la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. De son côté, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a affirmé que la question du montant des indemnités serait tranchée par un groupe d’experts indépendants de l’État et du groupe.