Les Pussy Riot ont fait équipe avec une galeriste pour créer un musée 100% féminin. Le but ? Défier l’inégalité des sexes dans l’industrie de l’art.
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Il y a trois ans, les Pussy Riot sortaient de l’ombre avec leur “prière punk” à Moscou. Elles sont depuis devenues l’un des groupes féministes les plus populaires au monde, multipliant les initiatives. Parmi elles, le clip “Refuges In” tourné dans le parc d’attraction éphémère de Banksy dans le but de dénoncer la situation des réfugiés, ou encore leur récente apparition dans la série House of Cards.
Pour leur prochaine action, elles envisagent d’ouvrir un musée entièrement réservé aux femmes. Lors d’un entretien avec Artnet News, Maria Alyokhina, une des membres des Pussy Riot, a annoncé que le groupe planchait effectivement sur ce projet avec la galeriste Marat Guelman.
Le musée, qui sera selon elle “pour les femmes, conçu par des femmes, sur les femmes“, devrait exposer de nombreuses œuvres (de femmes, donc), faire appel à des commissaires d’exposition de sexe féminin et attirer des visiteuses. Le but étant de défier l’inégalité des sexes dans l’industrie de l’art.
Un tel espace est assurément nécessaire. Rappelons que la créativité féminine – tout particulièrement celle des femmes de couleur – est sous-représentée dans les expositions et autres installations artistiques. Les expositions personnelles de femmes ne représentent que 25% du programme de la Tate Modern de Londres, 16% au centre Georges Pompidou de Paris et seulement 14% au musée Guggenheim de New York.
“Mettre un masque et protester”
Alors qu’à l’origine, le groupe n’était composé que de quatre membres et était totalement inconnu du grand public jusqu’à leur prestation controversée de 2011, les Pussy Riot ont aujourd’hui acquis une notoriété internationale. Leue activisme punk et leurs messages féministes nourrissent à présent un mouvement protestataire global. Maria Alyokhina en est consciente et espère que de plus en plus de femmes s’engageront dans la lutte, comme elle l’a confié à Artnet News :
Quand on va dans d’autres pays, on rencontre toujours des personnes qui se disent Pussy Riot. Je pense que c’est la meilleure partie. Il ne devrait pas y avoir un genre d’abonnement. On devrait juste pouvoir mettre un masque et protester.
La date d’ouverture du musée n’est pas encore fixée, mais il devrait s’appeler le New Balkan Women’s Museum et installer ses quartiers au Montenegro. Si vous avez l’intention de voyager dans les Balkans dans les années à venir, vous aurez peut-être l’occasion de participer à ce vaste mouvement féministe, entre deux orgies à base de baklavas.
Article traduit de l’anglais par Hélaine Lefrançois