L’écoquartier Hyperions, prévu pour 2020 à l’est de la métropole de New Delhi, en Inde, se veut un pionnier de la “révolution verte agroécologique”. Ce projet est le fruit d’une collaboration entre l’architecte belge Vincent Callebaut et “l’agroécologiste” indien Amlankusum.
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Vous n’avez rien compris ? Pas de panique, on reprend à zéro. L’agroécologie, pour les novices, c’est une pratique agricole (mais aussi un mouvement social et une science) qui va plus loin que l’agriculture biologique standard car elle cherche à maximiser les paramètres de gestion écologique d’une exploitation. Un système de fonctionnement global, donc, qui regroupe l’ensemble des paramètres de l’agroéconomie, de la biodiversité et du volet social.
En pratique, ça donne le projet “Hyperions” (du nom du séquoia le plus haut du monde). Pensé par Amlankusum, un “agroécologiste” hindou de 45 ans, ce projet prévoit des tours maraîchères durables, destinées à offrir une autonomie maximale en termes d’électricité et de nourriture. Amlankusum vise ainsi à réconcilier la renaturation urbaine et le développement agricole artisanal avec la protection de l’environnement.
Un projet écologique et résilient
En images de synthèse, cela donne un village vertical durable composé de six tours-jardins en bois (issu de forêts gérées durablement) de 36 étages. Ces immeubles d’une centaine de mètres de haut, seront occupés à la fois par des logements, des bureaux, des espaces de coworking ou encore des incubateurs d’entreprises.
Les façades seront pourvues de capteurs solaires photovoltaïques et thermiques qui alimenteront ainsi des serres bioclimatiques. La production d’eau chaude et l’éclairage artificiel seront ainsi assurés, tout comme la charge des batteries des voitures électriques. De leur côté, les balcons abriteront des cultures hydroponiques (hors sol et irriguées par des solutions de sels minéraux et de nutriments) pour des récoltes pouvant atteindre 20 kilos de fruits et légumes biologiques par mètre carré et par an.
Plusieurs espèces de poissons vivront dans des bassins d’élevage et leurs déjections seront utilisées comme engrais pour produire toutes sortes de légumes grâce au système d’aquaponie. Ce qui permettrait d’économiser 90 % d’eau, celle-ci circulant en boucle fermée par l’utilisation de ministations de pompage-turbinage.
Les tours seront reliées entre elles par des passerelles constituant une grande toiture-verger qui fait office de promenade suspendue dans le ciel. Un gymnase, des aires de jeu pour rassembler les familles ainsi qu’une piscine biologique sont même prévus.
Ce projet lancé en 2014 devrait voir le jour en 2020 selon les prévisions du cabinet d’architecture Vincent Callebaut. Vous pouvez être sûr que l’on ira y faire un tour.