Du “vin insoumis” de Jean-Luc Mélenchon au calendrier chatons de Marine Le Pen, en passant par les capotes du Parti socialiste ou encore la petite voiture de course François Fillon, les équipes marketing des politiques nous livrent le meilleur du pire des goodies.
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Le marketing politique n’a plus de limites. Dans les boutiques en ligne des candidats à l’élection présidentielle, on retrouve les traditionnels mugs, affiches, pin’s et autocollants, mais aussi tout un tas d’objets plutôt originaux.
Les goodies sont une vieille tradition américaine. Dès le XIXe siècle, Abraham Lincoln commercialise des pin’s à son effigie. Depuis, Donald Trump en a largement abusé en mettant sa grosse tête orange sur tout et n’importe quoi. C’est une pratique “banale” aux États-Unis, explique Philippe Maarek, professeur en communication politique à l’université de Créteil, mais qui reste plus marginale en France. “Moyen de renforcer sa visibilité” mais aussi “façon pour les candidats de faire rentrer un peu d’argent”, explique l’universitaire, les goodies made in France se démocratisent néanmoins.
C’est le général De Gaulle qui les a utilisés pour la première fois dans l’Hexagone, en 1958. Michel Bongrand, un ancien publicitaire considéré aujourd’hui comme le père de la communication politique en France, lui avait conseillé de vendre des affiches, des badges et des porte-clés avec la croix de Lorraine… mais c’est l’échec total. Les goodies ne commenceront à prendre de l’ampleur que lors de la campagne présidentielle de 1965, où Jean Lecanuet sort des ballons imprimés aux couleurs de sa campagne (et met le président en ballotage en créant la surprise au premier tour grâce à sa com’ moderne).
Plus de 50 ans plus tard, petite présentation des objets les plus détonants de la campagne présidentielle de cette année.
Les préservatifs du Parti socialiste
S’il n’y a pas de goodies sur le site de Benoît Hamon, on trouve en revanche de tout et n’importe quoi sur la boutique en ligne du Parti socialiste. Par exemple ces préservatifs pour que le Parti socialiste fasse l’amour, au lieu de se faire la guerre. Sur chaque capote, un emballage imprimé en France où figure la citation de Jean Jaurès “Il ne peut y avoir révolution que là où il y a conscience”, qui vous permettra de faire l’amour à gauche. Niveau modèle, le PS reste classique avec les capotes d’entrée de gamme de Manix, vendues 4,5 euros les cinq.
La tente Front national
Vous ne rêvez pas, la candidate du Front national vend bel et bien des tentes bleu-blanc-rouge et avec la flamme du logo du parti. Parfaite en cas d’expulsion, la tente FN est “dimensionnée pour 4, idéale pour 3, royale pour 2 !”, nous dit-on sans nous indiquer où elle a été fabriquée. Vu le prix, on doute que ce soit made in France. Eh oui, c’est les soldes dans la prolifique boutique du FN : c’est 24 euros (au lieu de 40) la tente quatre places. Si vous n’êtes pas trop camping, vous pouvez accrocher un magnifique calendrier “Marine avec un chaton” dans vos toilettes, ou un superbe pin’s en forme de France avec l’inscription “Aimez la ou quittez la” (sic) à votre veste.
La Formule 1 de Fillon
La boutique du candidat des Républicains est de loin la plus chère de toutes. Montre en toc à 34 euros, bonnet à 22 euros, boutons de manchettes à 24 euros et écharpe à 29 euros, le tout made in France. François Fillon, ancien pilote de course amateur, joue beaucoup de sa passion sportive dans sa communication politique. Si vous n’avez pas de femme assistante parlementaire et donc pas les moyens de vous offrir une vraie voiture de course, la Formule 1 en bois de François Fillon est à 28 euros.