On pourrait croire qu’il s’agit d’une blague de mauvais goût. Mais pas du tout : au Japon, un photographe a observé un rapport sexuel entre un macaque et une biche sika. Une première.
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Ce n’est pas exactement la première fois que l’on constate un comportement sexuel entre deux espèces distinctes : entre 2006 et 2012, une équipe de chercheurs avait constaté en Antarctique plusieurs viols de manchots royaux par des otaries mâles. Des agressions qui finissaient parfois, tristement, par la mort des oiseaux. Cela n’atténue en rien le caractère inédit de l’interaction (observée par un photographe et des primatologues) entre un singe saru et une biche sika.
Cette espèce de primates, exclusivement présente au Japon, avait déjà étonné certains spécialistes par des comportements jusque-là uniquement observés chez l’homme : des “comportements culturels”, pratiqués uniquement dans certains groupes locaux et transmis de génération en génération – comme la baignade dans des sources d’eau chaude pour lutter contre les températures négatives, un usage d’autant plus étonnant que les singes ont généralement peur de l’eau (bien qu’ils puissent apprendre à nager).
Seulement voilà : certains comportements ne sont pas aussi charmants qu’une petite séance de jacuzzi naturel, comme a pu l’immortaliser le photographe Alexandre Bonnefoy. Sur la petite île de Yakushima, à l’extrémité Sud du Japon, les interactions entre macaques et cervidés, qui étaient au cœur des observations menées par les Français Cédric Sueur et Marie Pelé, sont nombreuses du fait de la bonne entente entre les espèces animales : ces dernières cohabitent régulièrement, s’aidant mutuellement dans la recherche de nourriture.
Un macaque mâle non-dominant, frustré sexuellement par l’accaparement des femelles par une poignée de ses congénères, a ainsi eu un rapport non-coïtal (comprendre : il s’est frotté sans rentrer) avec une biche sika, sans que cette dernière ne s’y oppose. Un comportement qui a grandement étonné les scientifiques, japonais comme français, qui n’ont initialement pas cru le photographe.
“C’est un comportement inhabituel puisque personne ne l’avait encore observé alors que ces singes sont très étudiés. Les autres mâles qui l’ont vu à l’œuvre vont-ils le copier afin de pouvoir eux aussi soulager leur frustration sexuelle ? Ce comportement va-t-il se répandre ?”, s’est interrogé Cédric Sueur auprès du Monde.
Une question fondée, le macaque japonais étant connu pour transmettre socialement son expérience et, potentiellement, généraliser une pratique. L’observateur non-avisé n’en restera pas moins étonné par les actes de ce petit singe.