En annonçant être sans-papiers, une lycéenne résidant au Texas, première de sa promo, a relancé le débat sur l’immigration et sur les propositions de Trump sur le sujet.
À voir aussi sur Konbini
Confrontées à la montée en puissance de Donald Trump et de son discours anti-immigration, de nombreuses voix se lèvent. La dernière en date est celle d’une jeune lycéenne de Dallas, Larissa Martinez, qui à travers son discours de remise de diplôme a attaqué les propositions du présumé candidat républicain pour les présidentielles de 2016 outre-Atlantique. Un speech qui a relancé un virulent débat, comme l’explique Slate.
Première de la classe et sans-papiers
Larissa est arrivée aux États-Unis en 2010 avec sa mère et sa sœur pour fuir un père violent et alcoolique au Mexique. Depuis, malgré toutes les difficultés rencontrées, elle a réussi à briller à l’école, en devenant la première de sa classe et en étant acceptée à Yale, l’une des plus prestigieuse université américaine.
Au moment de recevoir son diplôme – équivalent du baccalauréat français, cette dernière en a profité pour annoncer pour la première fois qu’elle faisait partie “de ces 11 millions de sans papiers qui vivent dans l’ombre des États-Unis“. Avant de lancer une pique au candidat :
“La partie la plus importante du débat et souvent mise de côté est le fait que les immigrants, les sans-papiers et autres, sont des personnes aussi. Des personnes avec des rêves, des aspirations, des espoirs et des gens aimants. Des gens comme moi. […] L’Amérique peut retrouver sa grandeur sans qu’on construise un mur à cause de la haine ou des préjugés.”
Elle n’est pas seule
Quelques heures auparavant, une autre étudiante résidant au Texas également, Mayte Lara Ibarra, tweetait sur le même sujet. “Major de ma promo, moyenne de 4,5 sur 5, bourse pour l’université du Texas, treize médailles, belles jambes, oh et je suis sans-papiers” pouvait-on lire, avant que sous la pluie d’insultes, de messages du type “rentre chez toi” et de menaces, elle décide de supprimer son compte.
Chargement du twitt...
Sous ce tweet de NBC Latino, les réponses vont dans ce sens – pas que, heureusement, mais tout de même. “Renforcez nos lois et renvoyez-là chez elle“, “on peut voir à quel point notre nation est tombée bas par le fait qu’elle en soit fière” ou encore “heureusement que cela va changer avec l’arrivée de Trump au pouvoir“. Bonne ambiance.
Jose Antonio Vargas, journaliste récompensé d’un prix Pullitzer et activiste sur la question de l’immigration, lui-même n’ayant pas de papiers, dément dans cet article du New York Times pas mal d’informations tournant sur les deux jeunes femmes, en évoquant le cas de la deuxième.
“Être sans-papiers fait partie de son identité, tout comme être latina. Pour beaucoup de sans-papiers, c’est notre façon de dire aux gens que nous ne sommes pas ce qu’ils pensent. […]
Elle ne prend pas la place de quelqu’un d’autre. Elle ne reçoit pas de traitement de faveur. Elle a tout cela [la place en université et les bourses, ndlr] parce qu’elle a été diplômée en étant première de sa promo, et c’est comme ça que ça se passe au Texas.”