Au nom de la protection des rhinocéros, les gardes du parc de Kaziranga tirent à vue sur les braconniers

Au nom de la protection des rhinocéros, les gardes du parc de Kaziranga tirent à vue sur les braconniers

Un documentaire de la BBC révèle que, pour protéger les rhinocéros, les gardiens du parc de Kaziranga, en Inde, tirent sur les braconniers. Selon les mots mêmes du directeur du parc, 50 personnes ont été tuées ces trois dernières années. Une politique extrêmement violente qui provoque la controverse.

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Dans un parc national du nord-est de l’Inde, les gardiens tirent à vue sur les braconniers pour protéger les rhinocéros. Cette mesure radicale prise au sanctuaire de Kaziranga est plus que controversée, mais ses résultats sont indiscutables et ont permis la préservation de la population animale, tout en divisant profondément l’opinion publique. En effet, en 2015, le nombre de braconniers tués par des gardes dépassait le nombre de rhinocéros abattus par des braconniers, selon la BBC, qui a diffusé le 11 février un documentaire accusateur : Our World: Killing for Conservation.

Si la demande pour la corne de l’animal va croissant sur le marché noir et que les populations de rhinocéros en Afrique et en Asie du Sud-Est connaissent un fort déclin, au parc du Kaziranga les rhinos prospèrent. Il y a un siècle, il ne restait plus qu’une poignée de rhinocéros à une corne. Désormais, le parc de Kaziranga en compte plus de 2 400, soit les deux tiers la population mondiale.

“Pas de jury, pas de juge, pas de question”

Mais cette protection a un coût, un coût humain. Ces trois dernières années, 50 personnes sont mortes pour avoir tenter de s’adonner au braconnage. En 2015, le nombre de braconniers tués par des gardes du parc de Kaziranga dépasse celui des rhinocéros abattus par des braconniers – 23 contre 17. Le parc  justifie ce nombre élevé de morts en expliquant que les gangs de braconniers sont souvent lourdement armés et s’engagent dans des fusillades mortelles avec les gardes. Les statistiques indiquent pourtant que ces “confrontations” sont plutôt déséquilibrées, d’après la BBC.

Les gardes du parc ont obtenu la permission de tirer à vue et ont reçu l’ordre de charger leurs armes dès qu’un présumé braconnier est repéré. Le Dr Satyendra Singh, directeur du parc, explique que les braconniers recrutent des habitants de la région pour les guider, car les “chasseurs” viennent généralement des États voisins.

Survival International, une ONG basée à Londres, affirme que les droits des tribus des alentours sont sacrifiés au nom de la protection de la nature : “Ce parc est géré avec la plus grande brutalité, explique Sophie Grig, pas de jury, pas de juge, pas de question.”

Traduit de l’anglais par Dario

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