Une nouvelle appli, disponible uniquement sur iOS, espère se hisser dans la cour des mastodontes (Instagram, Facebook et Snapchat) avec une fonction phare : la reconnaissance faciale associée à des émojis. Explications.
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Jusque-là, deux pouces suffisaient : lorsque l’on voulait réagir rapidement à une photo ou à une vidéo sur les réseaux sociaux, il suffisait de commenter et/ou de choisir l’émoji qui seyait à l’émotion provoquée. À l’avenir, les doigts deviendront peut-être superflus : l’appli Polygram, grâce à ses algorithmes pointus, analyse, via la caméra, la réaction du visage quand l’utilisateur reçoit un contenu. La réaction analysée est ensuite transformée en émoji. Si bien que vous savez exactement, en théorie, comment réagissent les interlocuteurs à vos créations.
Nous l’avons donc testée. D’emblée, Polygram nous appâte avec son test de reconnaissance du visage. C’est assez drôle et déconcertant, il est vrai. Mais certains émojis – comme la langue tirée ou l’éclat de rire – ne sont pas du tout stabilisés, malgré nos contorsions faciales. Après cette mise en bouche douce-amère, l’appli se dévoile. Les stories, les discovers, les filtres ou encore les tendances évoquent sans équivoque les univers d’Instagram et de Snapchat. Un tableau de bord permet de voir comment l’audience a réagi. Côté sensations, comme il n’y a encore personne dessus, nous n’avons pas eu le loisir d’interagir avec qui que ce soit.
Aux commandes de Polygram, Faryar Ghazanfari, une personnalité de la Silicon Valley passée chez Visa, SolarCity et Tesla selon les informations qu’affiche son profil LinkedIn. D’après Techcrunch, la start-up a déjà levé 2,1 millions de dollars. Et comme il n’y a rien de plus difficile que de lancer un réseau social d’envergure, le créateur espère attirer du monde en y faisant venir des “influenceurs” et en leur vendant l’intérêt stratégique de ce feedback émotico-facial.
Nul ne sait si Polygram percera. Mais il n’est pas impossible que les réseaux sociaux établis essaient de lui chiper ses idées fraîches, à commencer par celle de la reconnaissance faciale évoluée. En novembre dernier, par exemple, Facebook annonçait le rachat de FacioMetrics, une start-up consacrée à… la reconnaissance faciale évoluée. Seconde bonne idée qui a retenu l’attention des commentateurs : une protection contre les screenshots. Quand l’option est activée, le récipiendaire d’une photo doit “gratter” son écran, comme au PMU, sauf qu’ici un effet de masquage revient en permanence et l’empêche de s’approprier l’image. La MIT Technology Review précise que, succès ou non, l’entreprise pourrait, à terme, transposer son algorithme dans d’autres domaines, comme la télémédecine ou ouvrir ses portes à d’autres développeurs.
L’appli est disponible sur iOS (version 10 minimum) et pèse 135 Mo.