Le monde à l’ère green, libéré du nucléaire et des énergie fossiles d’ici quelques décennies ? Un scénario tout à fait possible selon un ingénieur de la prestigieuse université Stanford.
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Le Costa Rica est le premier pays à avoir fait la démonstration que l’on peut très bien alimenter un pays avec une énergie hydroélectrique, des panneaux solaires, des éoliennes, de la biomasse et des sources géothermiques. Il y a quelques mois le pays a en effet produit 100 % de ses besoins en électricité grâce à des sources d’énergie renouvelables, 113 jours durant. Dans cette lignée, le Danemark s’est lui aussi lancé dans une transition énergétique visant le 100 % renouvelable à l’horizon 2050. Des utopies à la marge ? Pas vraiment selon Mark Jacobson, un ingénieur en environnement et professeur à l’université Stanford (Californie).
L’une de ses dernières publications, parue le 15 octobre dernier et intitulée “100 % renouvelable, éolien, hydraulique, solaire : feuille de route de tous les secteurs de l’énergie dans 139 pays à travers le monde“, est consacrée à cette question. Et selon lui tout tout indique que le 100 % renouvelable est à portée de main dans la plupart des pays du globe d’ici le milieu du siècle.
80 % de conversion au renouvelable en 2030 et 100 % en 2050
Le travail de Mark Jacobson a consisté à récupérer les données des systèmes énergétiques d’un maximum d’États, puis à étudier leur potentiel de développement en énergie renouvelable afin de construire des scénarios d’évolution. Résultat : la feuille de route estime une possibilité de 80 % de conversion en 2030 et de 100 % en 2050. “Nous avons développé des plans pour transformer les infrastructures énergétiques actuelles de 139 pays en des systèmes alimentés par le vent, l’eau et le soleil” explique l’ingénieur, dont les travaux sont récapitulés sur un planisphère interactif.
Concernant la France, le 100 % renouvelable est plausible et réaliste car il corrobore les précédents calculs effectué par l’ADEME (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) à ce sujet. Le mix énergétique serait ainsi composé de 55 % d’éolien offshore et terrestre, d’un peu plus de 35 % de solaire sous toutes ses formes, de 5,9% d’hydroélectricité et d’un complément en énergie marine récapitule le site de Sciences et Avenir, qui a repéré l’information.
Résultat : plus de 500 000 emplois créés, une économie de 200 milliards d’euros en frais de santé dus à la pollution de l’air et 20 000 morts évités chaque année. Tout ça pour quasiment le même prix : 10,1 centimes le kilowatt/heure contre 9,7 centimes si nous continuons avec le système actuel. La pièce manquante d’un tel scénario ? La volonté politique. Mais de nombreuses études tendent à montrer que celle-ci serait influencée par celle des citoyens. Qu’attendons-nous pour faire entendre notre voix ?