Les photographes de l’agence Magnum utilisent eux aussi Instagram et vous dispensent leurs conseils pour utiliser au mieux la célèbre plateforme.
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Qui de mieux que des personnes qui ont passé leur vie à faire des images pour vous conseiller sur la gestion de votre compte Instagram ? Récemment, des photographes de la prestigieuse agence photo Magnum ont pris conscience de l’importance des réseaux sociaux dans le domaine de l’image et ont partagé une liste de cinq conseils pour réussir au mieux sur la célèbre plateforme.
Être soi-même
Le premier conseil livré par les photographes est “de rester fidèle à soi-même”. Si on peut considérer au premier abord que cette remarque est évidente, elle est, après réflexion, plutôt intéressante. En effet, alors qu’ils ont été contraints durant toute leur carrière de devoir plaire à des iconographes, rédacteurs en chef ou divers clients pour être publiés, les photographes d’agence voient en Instagram la possibilité de partager leur travail et de rencontrer une audience sans avoir à faire de concession. David Alan Harley, photojournaliste âgé de 72 ans, l’explique :
“C’est pour ça que j’aime Instagram et les médias sociaux en général, parce que vous pouvez faire ce que vous voulez et créer votre propre petit monde. Vous avez un contrôle complet. Si vous faites quelque chose d’intéressant, vous allez sûrement attirer un public, celui qui vous aime vraiment. Ils n’aiment pas National Geographic ou le Sunday Times, ils vous aiment vous. Et si ce public grandit, c’est que vous faites quelque chose de bien.”
Trouver la limite entre personnel et professionnel
Les photographes expliquent ensuite qu’il est délicat de trouver le juste milieu entre vie personnelle et professionnelle. En effet, la plateforme permet de partager son portfolio mais aussi des images plus intimes. Pour les photographes pro ou pour ceux qui ont l’ambition de le devenir, il important de trouver le juste équilibre entre ces deux types de publication, puisque Instagram devient une véritable marque de fabrique. Certains décident de ne partager que des images issues de leur book, d’autres font un pêle-mêle des deux. De son côté, Matt Stuart tente de partager des moments d’intimité, sorte de making-off de son quotidien :
“J’essaie d’être généreux dans mon travail comme dans ma vie en communiquant avec un public aussi large que possible. Par exemple, ma mère me suit sur Instagram et aime regarder mon compte pour savoir où je suis […]. Je donc poste ce genre de photos pour elle. Dans la même veine, certains photographes aiment découvrir la dernière photo qui a pu me plaire, le livre que je suis en train de lire ou bien l’appareil que j’utilise en moment. Je pense que ces images valent la peine d’être partagées. J’aime ce mélange éclectique qui offre une fenêtre plus révélatrice sur ce qu’est vraiment ma vie.”
Considérez votre compte comme un carnet de croquis
Grâce à l’instantanéité et à la facilité de diffusion, Instagram est un véritable laboratoire qui peut vous permettre de tester de nouvelles choses. Si de nombreux artistes utilisent des carnets de croquis qui leur permettent d’expérimenter leurs idées, votre compte Instagram peut aussi avoir cette fonction. S’il est public, tâchez de ne pas publier tout et n’importe quoi, mais vous pouvez centraliser vos essais et inspirations du moment au même endroit. Pour certains, Instagram est même devenu un prolongement de leur pratique professionnelle, comme l’explique David Alan Harvey :
“Quand j’ai commencé à être sur des blogs et sur les réseaux sociaux, c’était quelque chose de très naturel pour moi. À l’inverse, travailler avec des magazines était contre nature, une véritable douleur. N’importe quel photographe vous le dira – c’est un très long chemin avant d’être publié et d’être payé. Je n’ai rien fait de bien différent depuis mon enfance. J’ai toujours pris des photos tous les jours de toute façon, j’étais déjà prolifique. J’ai toujours eu un journal visuel, c’est dans ma famille et dans mon sang.”
Matt Stuart fait aussi le même constat et a l’impression d’avoir une véritable liberté créative sur les réseaux sociaux :
“J’utilise Instagram comme un carnet de croquis ou un journal intime, ça m’a permis de me détendre un peu et de partager autre chose que ce que je faisais habituellement avec mes travaux plus sérieux.”
Votre communauté est votre client
Avoir une audience qui vous suit, si petite soit-elle, signifie que vous pouvez être en contact avec de potentiels clients. Il est donc important d’adopter une attitude professionnelle sur la plateforme, qui est une véritable vitrine. David Alan Harvey continue :
“Je monétise mon audience en vendant des ateliers, des livres et des estampes. Ce qui est bien, c’est que ces transactions se font de manière agréable : vous n’avez pas à payer de loyer, mais vous avez un magasin. Vous pouvez mettre vos produits en vitrine et voir si des gens les aiment. S’ils n’aiment pas, ce n’est pas grave car il n’y pas eu d’investissement à avancer.”
Accepter le changement
Au fur et à mesure de leur longue carrière, les photographes de l’agence Magnum ont pu voir changer leur profession. Pour eux, plutôt que d’être négatifs face aux modifications structurelles du secteur de la photo (devenu hyperconcurrentiel suite à la démocratisation des reflex numériques et la fin de l’argentique), il est recommandé d’adopter une démarche positive et d’identifier les opportunités que peuvent créer ces transformations :
“Chaque fois qu’il y a des avancées technologiques, vous gagnez quelque chose et vous en perdez une autre. Par exemple, pour un photographe qui débute aujourd’hui, il n’y a plus de grandes commandes des magazines, mais il y a la possibilité d’avoir une communauté sur Internet”, explique David Alan Harvey.
Maintenant que vous avez les conseils des photographes de l’une des plus prestigieuses agences au monde, vous n’avez plus qu’à vous mettre au travail !