Le “roi du revenge porn” condamné à plus de deux ans de prison

Le “roi du revenge porn” condamné à plus de deux ans de prison

Hunter Moore, le “roi du revenge porn”, a été condamné à deux ans et demi de prison. Une bien petite peine pour un si grand criminel.

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La semaine dernière, pour la première fois au Royaume-Uni, une femme a été condamnée à la prison dans un cas de revenge porn. Elle a pris 18 semaines derrière les barreaux pour avoir posté des photos suggestives de son ex-petite amie sur Facebook.

Si cette violation de l’intimité peut briser une vie, les peines ne semblent pas toujours adaptées au crime. De l’autre côté de l’Atlantique, Hunter Moore, connu comme “le roi du revenge porn”, a écopé d’une peine de prison lui aussi. Cet Américain a en quelque sorte inventé le revenge porn de masse en imaginant un site appelé IsAnyoneUp.com.

Le site, qui a été fermé en 2012, fonctionnait comme une sorte de réseau en ligne. Il permettait à des internautes pathétiques de poster des photos intimes de leur ex pour que les autres les matent et écrivent des commentaires diffamatoires qui donnent envie de vomir.

Malheureusement, le site de Hunter Moore permettait au frustré revanchard d’indiquer le nom complet, l’adresse et le lieu de travail de la victime, ainsi que ses pseudos sur les réseaux sociaux. Comme les visiteurs y avaient accès, certaines victimes de revenge porn ont donc aussi été la cible de harcèlement en ligne ou dans la vraie vie.

Aux États-Unis, le revenge porn n’est pas un délit

Contrairement au Royaume-Uni et en Irlande, où cette pratique est considérée comme un délit, le revenge porn n’est pas illégal au sens strict du terme dans la majorité des États des États-Unis. C’est accablant mais Hunter Moore a ainsi été condamné à passer seulement deux ans et demi derrière les barreaux, selon l’avocat de la défense, accompagné d’un placement sous une forme de contrôle judiciaire pendant trois ans. Cette peine est bien courte étant donné l’ampleur de son crime.

Si cette peine est si courte, c’est parce que Hunter Moore a été puni pour “accès non autorisé à un ordinateur” et “vol d’identité aggravé”. Ce n’est pas vraiment approprié pour un homme qui a participé à la destruction de la vie de nombreuses femmes et qui dit lui-même qu’il est un “professionnel” dans ce domaine, lui permettant, grâce aux recettes publicitaires, jusqu’à 30.000 euros par jour via les visites quotidiennes de son feu site.

En plus de cette maigre punition, Hunter Moore doit payer 2000 dollars de frais de justice et doit verser 145.70 dollars de compensation aux victimes. 145.70 dollars. C’est 133.80 euros. Cette punition semble presque illégitime pour un “roi du revenge porn”  ou “l’homme le plus detesté d’Internet”.

En France, la première condamnation liée une affaire de revenge porn a eu lieu le 3 avril 2014. Un homme de 35 ans avait écopé de douze mois de prison avec sursis pour avoir diffusé sur des sites de rencontre des photos de son ex-compagne dans le plus simple appareil et dans des positions compromettantes.

Traduit de l’anglais par Hélaine Lefrançois 

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