Alors que Donald Trump s’apprête à prendre officiellement la présidence des États-Unis le 20 janvier prochain, des villes américaines vont mettre en place des aides juridiques gratuites, pour défendre les sans-papiers menacés d’expulsion.
À voir aussi sur Konbini
Donald Trump ne l’a pas caché pendant la campagne présidentielle américaine. Dès le début de son mandat, il fera tout pour que les sans-papiers présents aux États-Unis soient expulsés.
“Nous commencerons à les mettre dehors, dès le premier jour de ma prise de fonction. On le fera avec les opérations conjointes des forces de l’ordre aux niveaux local, fédéral et au niveau de l’État […]. La police connaît tous ces clandestins, elle vit avec eux, elle est ridiculisée par ces gens et ne peut rien faire d’eux. Elle sait qui sont ces gens et, dès le premier jour de mon mandat, tous ces clandestins seront partis. […] Et vous pouvez appeler ça de la déportation si vous voulez, même si la presse n’aime pas ce terme, appelez ça comme vous voulez… Ils vont partir […].”
Et à quelques jours de sa prise de fonction, force est de constater qu’il n’a pas du tout changé d’avis.
Chargement du twitt...
Il y a 11 millions de clandestins aux États-Unis. Après avoir annoncé vouloir tous les expulser, Donald Trump a finalement déclaré qu’il ne voudrait en faire partir “que” 3 millions. Un scandale pour les maires de plusieurs villes américaines, dont celles de Boston, Philadelphie ou San Francisco, qui ont décidé de ne pas mettre en place les mesures anti-immigration du futur président, et de protéger leurs clandestins.
Des villes courageuses
Parmi ces maires, on trouve celui de Los Angeles, Eric Garcetti. Ce dernier a décidé de faire de sa municipalité une “ville sanctuaire”, où les sans-papiers seront protégés et défendus. Car comme beaucoup d’anti-Trump, l’édile de Los Angeles pense que les immigrés sont une richesse pour son pays, et non un frein à son développement. Et il sait de quoi il parle : plus d’un million des 11 millions de clandestins vivant aux États-Unis se trouvent dans le comté de Los Angeles.
Eric Garcetti a annoncé la création d’un fonds de 10 millions de dollars, le L.A. Justice Fund, qui permettra la défense juridique et gratuite des immigrés clandestins qui feront face à des procédures d’expulsion. Car tous les sans-papiers ne peuvent pas se payer un avocat, et le système de l’aide juridictionnelle américain (les avocats commis d’office) n’est pas généralisé dans tous les États-Unis. Une partie de l’argent de ce fonds sera versée par le Los Angeles County Board of Supervisors, le reste viendra d’organismes philanthropiques.
D’autres villes suivent cet exemple. À Chicago, le maire Rahm Emanuel a lui aussi créé un fonds de plus d’un million de dollars pour venir en aide aux milliers d’immigrés clandestins de sa ville.
Mais pour leurs actions solidaires envers les sans-papiers, ces villes risquent de payer un lourd tribut : Donald Trump a en effet promis de couper tous les financements fédéraux aux communes qui refuseraient d’appliquer ses mesures contre les clandestins.