Pascal, le grand frère – THE mème télévisuel

Pascal, le grand frère – THE mème télévisuel

Hier soir TF1 avait misé sur deux programmes. Le « Mentalist » à 20h30 et « Pascal, le grand frère » en deuxième partie de soirée. Mais seul le dernier peut se vanter de sévir sans interruption sur TF1 depuis 2006. 6 ans ! 6 années de scénarii identiques, d’adolescents boutonneux et de “ça y est t’as cru quoi t’sais?” . Rien ne change, mais les téléspectateurs sont toujours au rendez-vous.

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Hier encore, ils étaient 1,6 millions devant leur poste à suivre les aventures de Pascal. Même Twitter s’est emballé sous le hashtag #PLGF. Tout ça pour Pascal, le grand frère. WTF ?

Pascal, le grand frère // THE mème télévisuel

De la pièce d’Andromaque au film Roméo et Juliette featuring Léonardo Di Caprio, on est passé aujourd’hui à la nouvelle dramaturgie. Celle des real-tv qu’on assure regarder que “parce que c’est marrant“.

A force de reproduire en masse les codes de la téléréalité, cette dernière est devenue un phénomène médiatique distinct. On peut alors parler de « mème télévisuel ». Et comme tous les mèmes, ça rend accro.

Quelques pistes pour comprendre le succès de « Pascal, le grand frère. »

Le casting du mardi 28 août

Pascal, le grand frère c’est d’abord une émission de téléréalité. Et comme Secret Story, si le décor ne change pas, le casting lui, est de première importance. Celui d’hier était gratiné comme on aime.

#Starring :

Le héros : Pascal // Arme favorite : combat de boxe dans l’herbe

L’épuratrice de la pensée agressive : Alexandra, psychologue. // Méthode d’épuration par interrogation : ” vous avez souffert dans le passé non ?”

La dresseuse : Nolwenn, éducatrice spécialisée // Méthode choisie: la montée d’escaliers rédemptrice.

#SpécialGuest:

Dans le rôle du méchant : Bélinda. Piercings, cheveux méchés, jogging Olympique de Marseille. Phrasé saccadé pour toujours plus d’agressivité.

Dans le rôle de la victime : Nathalie, la maman de Bélinda. Zéro autorité parentale. N’en peut plus mais aime sa fille (c’est déjà ça).

#Participation

Franck, chef d’entreprise – détenteur de la clé des portes du travail et de la liberté. Gage de happy end.

Le scénario, la base du phénomène

Pour une recette bien ficelée, prévoir un schéma bien rôdé. Le schéma de Pascal le grand frère repose sur ce modèle dramaturgique :

Drame // arrivée du sauveur // combat entre le sauveur et le méchant qui au fond est gentil // déclic // transformation // drame dénoué ===> CATHARSIS.

Drame : Dans l’épisode d’hier soir , Bélinda fait vivre l’enfer à sa mère. Insultes, manque de communication. Le moindre mot est une braise entre les deux femmes.

Nathalie à sa fille : – J’te fais un steaaak ?
Belinda à elle-même : ” ‘j’te fais un steaak’ putain je la supporte plus”

Situation critique. Même la voix-off s’interroge :

‘ Pascal parviendra-t-il à renouer le dialogue et donner à Belinda l’envie de se reconstruire ?’

Arrivée du sauveur Pascal arrive avec sa valise à roulettes. Une bouée pour la mère de Bélinda, un boulet pour la jeune fille.

Combat entre le sauveur et le méchant qui au fond est gentil : Pascal n’a qu’une mission ; saisir la souffrance de l’adolescente et crever l’abcès. Autour d’un tirer de corde, Pascal essaie de faire parler la jeune fille :

Qu’est ce que tu ressens là ? -_de la haine (nez qui coule) – Elle vient d’où cette haine, pourquoi tu souffres ? _Je sais paaas (pleurs).”

Bilan de Pascal à la mère : votre fille est comme ça parce qu’elle souffre. – Début de la transformation-

Transformation : Prospection de stage et/ou travail. Ici, Bélinda passe une journée avec des retraités plus actifs qu’elle. La honte. La prise de conscience émerge.

Drame dénoué : Bélinda fait le bilan de sa journée avec les retraités

” je pensais que c’était moi qui allait leur apprendre des choses et en fait c’est eux qui m’ont appris. Ça me fait réfléchir sur ma mère toussa”.

La voix-off précise que “ la jeune fille réalise ENFIN“.

CATHARSIS : Bélinda écrit une lettre à sa mère pour lui dire combien elle l’aime et qu’elle est désolée. Elles se tombent dans les bras sur fond de Sexion d’assaut « Avant qu’elle parte »

C’est le moment où le téléspectateur qui a bien ri depuis le début peut éventuellement se laisser surprendre par une petite larme.

Une recette qui marche donc. Avec des personnages de comédie, une tension dramatique, un suspense soutenu par la voix-off. Et un héros qui s’en va à la fin de chaque épisode tel Lucky Luke sur son cheval. « Poor Lonesome cow-boy ». Il y a pas à dire, Pascal le grand frère a trop le swag !

Pour revoir l’émission d’hier c’est ici :

http://videos.tf1.fr/pascal-le-grand-frere/emission-du-28-aout-2012-7470722.html