Pamela Anderson a écrit un article à quatre mains avec un rabbin dénommé Shmuley Boteach, pour dénoncer l’influence “dévastatrice” du porno. Promis, on ne joue pas au Kamoulox.
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Pamela Anderson a toujours été une personne très distinguée. Blague à part, l’actrice et mannequin a rédigé un article avec le très médiatique rabbin Shmuley Boteach dans le Wall Street Journal. Dans cette tribune, Pamela Anderson met en garde contre les effets néfastes de la pornographie. Elle dit joindre son expertise à celle d’un homme religieux pour condamner les films X et l’addiction qui peut en découler.
Elle mentionne aussi les scandales des sextos de l’ex-membre du Congrès, Anthony Weiner, à partir de 2011 aux États-Unis. L’homme politique a été forcé de présenter des excuses publiques après que des messages coquins qu’il avait envoyé à d’autres femmes que son épouse, Huma Abedin, ont été diffusés sur Internet :
“Si quelqu’un doute encore de la dévastation que l’addiction au porno peut causer sur ceux qui sont le plus touchés, regardez le mariage brisé de M. Weiner et Huma Abedin… Dans nos positions respectives, rabbin-conseiller et ancienne playmate et actrice, nous avons souvent mis en garde sur les effets corrosifs de la pornographie sur l’âme d’un homme et sur la capacité de celui-ci à se comporter comme un mari et, par extension, comme un père. C’est un danger public d’une gravité sans précédent.”
Comme le relaie Dazed Digital, les deux auteurs de la tribune ajoutent que le porno conduit les hommes à une vie intime “moins satisfaisante avec leur femmes ou leur petite amie”.
Le porno ne déclenche pas l’addiction
L’addiction au sexe est une maladie qu’il faut prendre au sérieux, et l’accès simplifié et illimité à la pornographie est un risque pour les personnes souffrant de ce problème. Cependant, le porno n’est pas à condamner. Un film X ne fait pas d’un homme un mauvais mari ou un mauvais père (Pamela Anderson ne semble pas au courant que les femmes aussi regardent du porno, bien qu’elles soient moins nombreuses.) Le souci ne provient pas de l’industrie X en elle-même.
Interrogé par Le Figaro, le psychanalyste Jean-Benoît Dumonteix affirme que beaucoup de ses patients dépendant sexuels, à 80% des hommes, “ont subi une maltraitance liée à la sexualité”. Pour le médecin Laurent Karila, interviewé par 20 Minutes, trouver des causes à cette addiction est encore difficile, bien qu’elle puisse être liée à “l’environnement familial, à un facteur génétique, culturel, personnel…”.
La dépendance sexuelle n’est pas le résultat d’une consommation de porno. Ce dernier participe à l’addiction, la nourrit, mais ne la déclenche pas. D’autant plus que, aujourd’hui, des alternatives au porno traditionnel existent. Certains réalisateurs et réalisatrices, ainsi que plusieurs boîtes de production, s’engagent à décrire une sexualité plus réaliste, tout aussi excitante et moins phallocentrée que ce que propose la pornographie mainstream.
Le porno regorge de choses condamnables. La solution est de faire comprendre que le porno n’est pas la réalité. L’éducation sexuelle passe aussi par là. Arrivés à un certain âge, des hommes et des femmes peuvent interpréter le porno de manière plus mature et cela permet, à certains, de découvrir de nouvelles façon de se procurer et de donner du plaisir. Il faut simplement garder en tête que la pornographie n’est pas un moyen d’éduquer les plus jeunes et qu’elle ne conduit pas non plus systématiquement à la débauche.