Nintendo réclame 12 millions de dollars à un site d’émulateurs

Nintendo réclame 12 millions de dollars à un site d’émulateurs

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Par Pierre Bazin

Publié le

La facture de Mario pique un peu.

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Selon le site TorrentFreak, un couple, propriétaires des sites LoveROMs et LoveRetro, est poursuivi par Nintendo USA pour de graves infractions au droit d’auteur. Leurs sites, deux parmi tant d’autres, proposent un vaste catalogue de “Roms” ou “émulations” de jeux rétros de la marque japonaise. Une opportunité pour des joueurs nostalgiques ou trop jeunes de (re)jouer à des jeux NES, N64, Gameboy Gamecube ou autres via des logiciels émulateurs sur leur PC et Android.

Mais Nintendo ne partage pas cet enthousiasme, surtout depuis qu’ils ont annoncé l’ajout des “Nintendo Classics” à leur catalogue en ligne ou via le Nintendo Switch Online, leur nouveau service en ligne payant. Le couple et la marque sont parvenus à un accord à l’amiable devant la Cour fédérale d’Arizona – le couple ayant accepté de couper leurs sites –, mais la filière américaine de la marque réclame 12,2 millions de dollars (presque 11 millions d’euros) de dommages et intérêts.

(©Nintendo)

Si la somme demandée par la multinationale aux 6,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2017 peut paraître exagérée, surtout quand on sait que les ROMs mis à disposition sur ces sites sont en téléchargement gratuit et que les seuls revenus qu’en tire le couple proviennent des quelques publicités, elle fait en réalité office d’avertissement pour les autres sites d’émulation.

Nintendo : l’argent des fans plutôt que leurs idées.

Dans l’industrie vidéoludique, c’est de notoriété publique qu’il vaut mieux ne pas trop jouer avec les copyrights de Nintendo. Le géant nippon exerce un contrôle absolu sur toutes ses marques déposées, ses personnages et ses droits d’auteur. La politique des propriétaires de Mario, Zelda ou Pokémon est extrêmement stricte sur ce sujet et rien n’échappe à l’Œil de Kyoto.

Chez les fans de la marque, beaucoup se souviennent des nombreux jeux de fans développés avec peu de moyens mais beaucoup de créativité : Pokémon Uranium, Zelda30Tribute, le remake de Metroid 2. Ces petits “fan-made”, très qualitatifs et proposés gratuitement, ont tous subi le courroux de Nintendo et ont dû retirer leurs liens de téléchargement officiel.

De notre côté, on s’inquiète de la politique de plus en plus agressive à l’égard des fan-made en général, car cela pourrait brider de grands élans de créativité à terme…