Boeing et la Nasa ont dévoilé les nouvelles combinaisons spatiales pour les futures missions Starliner, plus légères, plus pratiques… et hyper-rétro.
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À bien des égards, 2001 : l’odyssée de l’espace peut être considéré comme un film prophétique, pour ne pas dire messianique. Avènement de l’intelligence artificielle, conquête de l’espace interstellaire, maîtrise de l’espace-temps… la fresque électronique de Stanley Kubrick avait vu juste sur à peu près tous les enjeux du progrès technologique. Et apparemment, la Nasa lui en est reconnaissante.
Difficile de ne pas voir dans la nouvelle collection de combinaisons spatiales, développée conjointement par Boeing et l’agence américaine pour les missions Boeing Starliner et présentée le 26 janvier, un clin d’œil au chef-d’œuvre de SF. Même lignes épurées, même alliance de couleur unie (un coloris modestement baptisé “Boeing Blue”) et de gris et surtout, même protubérance transparente, façon aquarium, en guise de casque. Oui, Stanley Kubrick compte quelques fans chez Boeing.
Évidemment, l’esthétique d’une combinaison spatiale n’est pas franchement primordiale dans sa conception, même si la Nasa joue à fond – et avec succès – la carte du cool pour redonner une place au cosmos dans le cœur des jeunes Américains. Exit donc le bon vieux bibendum nacré à la visière irisée dont on pouvait, même à distance, estimer la terrible lourdeur, et place à des tenues plus proches de la combinaison de plombier que du bathyscaphe.
Des sneakers de l’espace, par Reebok
Outre un poids excessivement réduit (9 kilos contre 14 kilos jusqu’alors), ces combinaisons proposeront des gants compatibles avec les écrans tactiles (ne riez pas, la Station spatiale internationale utilisait Windows XP jusqu’en 2013), un nouveau système de ventilation intégré, un casque désormais attaché au scaphandre à la manière d’un sweat à capuche (paumer son casque dans l’espace, c’est toujours emmerdant), une fermeture Éclair géante pour l’enfiler et des chaussures de taille finalement raisonnable comparées aux bottes de ski que devaient se fader les astronautes américains jusqu’à aujourd’hui. D’autant que c’est Reebok qui s’est chargé des sneakers.
Un grand bravo, donc, à l’équipe de créateurs derrière cette nouvelle combinaison, dont on ne connaît pas le coût mais qui rendra certainement super bien sur l’album Instagram de la Nasa. En revanche, ne vous imaginez pas voir des astronautes se balader en apesanteur avec ces pyjamas bleus ultramodernes : comme le précise Wired, ces combinaisons sont pensées pour des activités intravéhiculaires ,et ça tombe bien puisque c’est très largement ce que feront les équipages des missions Starliner dans leurs trajets pendulaires vers l’ISS, à partir de 2018. Pas de bouclier antiradiations, pas de protection antichoc : ces combinaisons sont conçues pour résister aux variations soudaines de température et de pression et , tant qu’à faire, au feu. Et c’est tout. Mais c’est infiniment mieux que l’énorme scaphandre gonflable orange taulard que les astronautes devaient endurer depuis un demi-siècle.