A un mois de la COP21, focus sur ces pays qui rivalisent d’imagination afin de se tourner vers des modèles énergétiques plus respectueux de l’environnement.
Dans un mois se tiendra à Paris la 21ème Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21). Dès lors, les pays rivalisent d’imagination afin de se tourner vers des modèles énergétiques plus respectueux de l’environnement.
Tour d’horizon des grandes mesures de demain pour lutter contre le réchauffement climatique et faire de nos sociétés des exemples pour les générations futures.
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San Francisco, objectif zéro déchet d’ici 2020
Depuis 2002, la ville de San Francisco s’est donnée les moyens d’une politique environnementale ambitieuse visant le “zéro déchets” d’ici 2020. Pour se faire, les autorités appliquent un arsenal législatif draconien : interdiction de la vente des bouteilles d’eau en plastique dans les lieux publics et des sacs en plastique dans tous les commerces, obligation d’utiliser des matériaux recyclés pour les travaux publics, obligation de recycler et de composter ses déchets pour tous les habitants sous peine d’amende…
Treize ans plus tard, le pari est presque atteint : la mission “zéro déchet” est remplie à 80%. Un record qui permet d’être optimiste sur l’objectif du 100% d’ici cinq ans. En rappelant que chaque année sur terre nous produisons près de quatre milliards de tonnes de déchets qui atterrissent dans des décharges et des incinérateurs très polluants… ou dans la nature. San Francisco bouscule ainsi petit à petit les consciences et se place en tête des villes pionnières du recyclage de nos déchets : la clef d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre.
En Suède, un transport urbain 100% propre d’ici 2030
On répète souvent que les pays scandinaves sont pionniers en matière de transition énergétique. Actuellement, à Stockholm, seulement 1% des bus fonctionnent au diesel. Mais l’objectif ne s’arrête pas là. Citée par Le Monde, la patronne de l’autorité organisatrice des transports de la capitale suédoise explique :
En 2014, 93% de nos bus et trains fonctionnaient grâce aux énergies renouvelables, contre à peine 73% en 2007. Nous avons déjà dépassé notre objectif [90%] prévu à l’origine pour 2020. En 2030, l’objectif est de 100%.
Oslo, interdite aux voitures d’ici 2019
Le 19 octobre dernier, la capitale de la Norvège a annoncé avec fracas son intention de bannir les voitures de particuliers de son centre-ville d’ici 2019. La nouvelle coalition à la tête du conseil municipal (composée du Parti travailliste et de ses alliés, la Gauche socialiste et les Verts) espère diminuer de 50% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport à 1990. Le trafic automobile (dans la ville prise dans son ensemble) devrait ainsi être réduit de 20% d’ici 2019 et de 30% d’ici 2030. Les voitures électriques, elles, ne sont pas concernées par cette mesure.
En contrepartie, la municipalité compte investir massivement dans les transports publics, elle prévoit aussi la construction de 60 kilomètres de pistes cyclables sur la même période, et de subventionner l’achat de vélos électriques. Soucieuse de réduire son empreinte carbone, la ville souhaite aussi retirer tous ses investissements des entreprises actives dans le charbon, le pétrole et le gaz naturel. Elle deviendrait ainsi la première capitale au monde à choisir de sortir de toutes les énergies fossiles.
Le Costa Rica, vers une énergie 100% renouvelable
Le Bhoutan, vers une agriculture 100% bio d’ici 2020
Depuis 2011, le royaume himalayen plus petit que la Suisse situé entre la Chine et l’Inde a entamé sa révolution vers une agriculture biologique intégrale. Il faut dire que la situation géographique du pays s’y prête : les montagnes dominent le territoire et la population majoritairement agraire tire son plus gros potentiel de l’énergie hydraulique alimentée par les rivières, ressource principale en capitaux du pays.
Ainsi le Bhoutan part avec une longueur d’avance : 90% des habitants possèdent des terres déjà à 99% bio. Et le pays n’exploite que 3% de son territoire forestier. Le principal défi du gouvernement bhoutanais est d’éradiquer la vente d’engrais chimiques, souvent utilisés par les paysans pour affronter les violents épisodes de sécheresse de ces dernières années. À la place, il souhaite privilégier le compost en guise de fertilisant naturel, augmenter le nombre de terres irriguées et exploiter les variétés locales résistantes aux nuisibles.
Au Maroc, une centrale solaire grande comme 3500 terrains de foot
Royaume-Uni : un parc éolien off-shore grand comme la Corse
En France, la première route photovoltaïque
“Faire de la route l’énergie de demain” : tel est le slogan de Colas, la filiale routière de Bouygues, pour décrire le premier équipement routier photovoltaïque au monde. Après cinq ans de recherche, le lancement commercial de “Wattway” a eu lieu le mois dernier.
Il s’agit d’un revêtement qui s’installe directement sur les routes existantes afin d’en capter l’énergie solaire pour en faire de l’électricité. Ainsi, il alimente en électricité l’éclairage public, le mobilier urbain, les bâtiments, ainsi que les commerces et les entreprises. En n’utilisant que le soleil, un kilomètre de cette route peut fournir de l’énergie à une ville de 5 ooo habitants. L’entreprise estime qu’en couvrant 2,5% des surfaces routières, ce revêtement assurerait 10% des besoins énergétiques de la France.